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L’insécurité grandit en Algérie : inquiétante série de crimes de sang

Régulièrement, les réseaux sociaux relayés par la presse rapportent des crimes de sang particulièrement saisissants. Les vols avec ou sans agression sont, pour leur part, en voie de banalisation.

Le meurtre d’un marchand de téléphones portables de Soumâa, dans la wilaya de Blida, et ancien enseignant de français a bouleversé le pays ces derniers jours. L’homme de 36 ans a été poignardé pendant qu’il tentait de protéger son frère aîné, commerçant lui aussi, qui gisait par terre, le visage ensanglanté, après l’agression commise contre lui par un groupe d’individus armés de sabres et de couteaux. Les assaillants, dont certains portaient des cagoules, ont agi par vengeance pour punir le plus âgé des frères qui avait dénoncé les auteurs d’un cambriolage qu’il avait subi.

Les malfrats ont été mis en prison mais dès leur sortie par la dernière grâce présidentielle, ils se sont mis à harceler pendant des jours le voisin responsable à leurs yeux de leur malheur. Le jour fatidique, ils ont ameuté des proches pour en découdre avec lui et quand celui-ci est sorti pour les chasser, ils lui ont lancé des pierres dont l’une lui a ouvert le front et lui a fait perdre conscience. C’est en le voyant dans cet état que son cadet est intervenu pour le sauver mais c’est finalement lui qui est mort après un coup de lame fatal.

Quelques jours plus tôt, deux autres assassinats ont eu lieu à la cité La Montagne, commune de Bourouba, à l’est d’Alger. Deux jeunes ont été tués dans des rixes liées au trafic de drogue. Début août, au quartier PLM de la même municipalité, une bagarre entre un adulte âgé de quarante ans et un adolescent de 17 ans s’est achevée par le décès de ce dernier à la suite d’un coup de couteau.

Les affaires de ce genre se multiplient et augurent d’une montée en puissance des actes criminels. Les vols, avec ou sans agression physique, aux cambriolages, aux trafics de stupéfiants et aux batailles rangées entre bandes rivales ont tendance, quant à eux, à se banaliser.

En 2021, les services de sécurité ont traité 205 570 affaires criminelles. Près de 11% d’entre elles concernaient des atteintes aux personnes et 26% le trafic de drogue. Il est clair qu’en 2022, ces chiffres vont aller crescendo. Un sentiment d’insécurité plane sur le pays si l’on se réfère aux discussions de rue et aux publications des internautes sur les différents réseaux sociaux. Des vidéos où l’on voit des personnes se faire molester et détrousser ne sont pas rares. La dernière en date a mis en scène cinq frères en train de rendre justice par eux-mêmes en torturant des voleurs qui ont pris de force une moto neuve dans le magasin de l’un d’eux.

Pour examiner une des facettes de cette atmosphère délétère, la Commission nationale de prévention contre les bandes des quartiers s’est réunie hier au ministère de l’Intérieur, selon le journal en ligne Sabqpress. Vingt-deux participants représentant des ministères, des services de sécurité et des associations de la société civile ont pris part à la rencontre dont le but est de proposer, dans un délai de 10 jours, une stratégie pour lutter contre le fléau.

L’initiative a eu lieu deux ans après l’adoption par le Parlement d’une loi réprimant ces dangereux groupuscules. Le texte prévoit “une peine allant de 2 jusqu’à 20 ans de prison ou à la perpétuité en cas de décès (de victimes) contre ces bandes de quartiers”.

Mohamed Badaoui 

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