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Plan de lutte contre le cancer: proposition d’une feuille de route sur la stratégie d’avenir

ALGER- Le rapport du Plan national de lutte contre le cancer, à soumettre au Président de la République au mois de mai prochain, proposera aux pouvoirs publics une feuille de route pour la stratégie d’avenir de lutte contre cette maladie, a indiqué le chargé du suivi et de l’évaluation du Plan national de lutte contre le cancer, Pr. Messaoud Zitouni.

Dans un entretien à l’APS à la veille de la Journée internationale de lutte contre le cancer (4 février), le Pr. Zitouni a précisé l’évaluation du Plan national de lutte contre le cancer a commencé depuis octobre 2019 et le travail se poursuivra jusqu’à l’élaboration du rapport final, qui soulignera les aspects positifs à renforcer et les lacunes à traiter dans le cadre de la stratégie que mettront en place les pouvoirs publics pour les années à venir.

Cette évaluation donnera lieu à des propositions sur la feuille de route que devront mettre en place les pouvoirs publics pour la stratégie des dix prochaines années en fonction de l’évolution de la société algérienne et des progrès enregistrés au niveau mondial, a précisé le Pr Zitouni ajoutant que cette stratégie vise à hisser l’Algérie au rang des pays développés sur la base des résultats positifs enregistrés sur le terrain, notamment en matière d’amélioration de la prise en charge du malade.

Concernant les points négatifs relevés, le Coordonnateur du Plan national de lutte contre le cancer a cité notamment le manque de coordination entre les différents intervenants et la  bureaucratie, qui est une véritable entrave à la concrétisation de la plupart des décisions prises en faveur du malade.

Le rapport qui reprend les axes du Plan met en avant essentiellement l’importance de la prévention, qui est un axe fondamental, a-t-il ajouté soulignant, dans ce sens, que le tabagisme figure en tête des facteurs de risque.

A ce propos, il a rappelé la mise en place du plan national de lutte contre le tabagisme et l’installation d’une Commission multidisciplinaire en vue d’intensifier les efforts pour juguler ce phénomène, notamment dans les lieux publics.

C’est dan le cadre de cet axe que s’inscrivait le travail des experts en coordination avec les ministères de la Santé, de l’Environnement et de l’Industrie pour lutter contre certains facteurs à l’origine de cancers professionnels, comme les pesticides et les engrais, et le désamiantage des constructions des années 80.

Pour ce qui est du dépistage précoce des cancers les plus répandus en Algérie, deuxième axe du Plan anti-cancer, il a été procédé à la mise en place d’un staff multidisciplinaire et d’une feuille de route pour le dépistage précoce du cancer de sein dans cinq zones pilotes et du cancer colorectal en ciblant d’autres zones, outre les efforts de la Caisse nationale des assurance sociales (CNAS) dans ce domaine.

Pour ce qui est des difficultés rencontrées dans l’application de ce Plan, le Pr. Zitouni a relevé le déficit en Laboratoires d’anapath, rappelant que les pouvoirs publics oeuvrent depuis le lancement du Plan à l’augmentation du nombre de ces laboratoires pour atteindre un Laboratoire référentiel par wilaya et à l’élargissement de cette discipline à la recherche de  l’historique du malade et à la détection des marqueurs biologiques.

Evoquant le troisième axe relatif au traitement dans ses trois phases (chirurgie, chimiothérapie et la radiothérapie), le Pr. Zitouni a expliqué que pour le premier aspect, les choses se passent bien en ce que les chirurgiens prennent en charge toutes les tumeurs opérables et les experts s’attèlent au renforcement des spécialités chirurgicales.

Quant à la chimiothérapie, complémentaire à la radiothérapie et à la chirurgie, M. Zitouni a mis en avant l’éfficacité de la thérapie ciblée, introduite dans les année 2000, qui en dépit de son coût élevé, a des effets secondaires sur le coeur et les artères, d’où son refus par certains patients.

Evoquant un “gaspillage dans la chimiothérapie en raison de la mauvaise utilisation”, il a déploré que ce protocole soit confié à des paramédicaux au lieu de pharmaciens et de spécialistes en oncologie.

Concernant la radiothérapie et en dépit de l’augmentation du nombre de centres de 8 à 20 centres publics et privés, le problème soulevé, a fait savoir le Coordonnateur du Plan national de lutte contre le cancer “réside dans le manque de spécialistes dans la manipulation de ces équipements technologiques modernes”. “La moindre faille peut conduire à l’échec de la thérapie et à des risques plus graves que le cancer en lui même”, a-t-il précisé.

Quant à la couverture des régions du Sud, le Pr. Zitouni a estimé “non rationnelle”, la répartition actuelle des centres de radiothérapie, suggérant dans ce cadre le renforcement des moyens de transport aérien pour faciliter le transfert des patients au niveau de ces zones très vastes.

Par ailleurs, le Pr. Zitouni a regretté le non remboursement par la sécurité sociale des séances de radiothérapie effectuées par les malades auprès du privé, assurant que cette prise en charge n’est pas plus élevée que celle de l’insuffisance rénale ou de la chirurgie cardiovasculaire, selon les experts.

Déplorant, en outre, le “manque” en matière de formation médicale, en général et oncologique, en particulier il a préconisé la création d’une spécialité au sein du groupe de travail crée dans le cadre du Plan national de lutte contre le cancer.

S’agissant du Fonds national de lutte contre le cancer, le Pr. Zitouni a critiqué la bureaucratie à l’origine de l’exploitation de 20% seulement de ses ressources, qui s’élevaient à 38 Mds DA en 2018.

Ce Fonds est financé par l’impôt institué par la Loi de Finances de chaque année sur le tabac,  l’alcool et les boissons gazeuses sucrées.

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