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Depuis près de deux semaines : la diplomatie algérienne fait face à plusieurs fronts

Rarement le ministère des Affaires étrangères a été mis à l’épreuve comme il est ces derniers jours. Les provocations du Maroc, l’admission d’Israël au statut d’observateur à l’UA et les récents événements en Tunisie le mettent sous forte pression.

Depuis près de deux semaines, la diplomatie algérienne déploie une activité intense pour parer à l’ouverture subite de plusieurs fronts. Cela a commencé par le geste hostile commis à la mi-juillet par le représentant du Maroc à l’Onu, Omar Hillel, qui avait distribué aux membres des Non-Alignés une note officielle dans laquelle il annonce le soutien de son pays à « l’autodétermination du peuple kabyle ».

Quelques jours plus tard, l’Algérie apprend avec stupeur la mise sur écoute de milliers de ses hauts responsables et personnalités par un réseau d’espionnage marocain. Ces opérations illégales menées par le biais de Pesgasus, un logiciel fourni par Israël, ont été révélées conjointement par l’Organisation de défense des journalistes, Forbidden Stories, et Amnesty International ainsi que plusieurs grands médias internationaux.

L’affaire a suscité une forte condamnation de l’Etat, des institutions de la république, de la sphère politique et de la société civile. Une riposte proportionnée serait également à l’étude en haut lieu pour rendre au royaume chérifien la monnaie de sa pièce.

Les autorités algériennes avaient déjà très mal vécu la normalisation de son voisin avec Israël et cet impair confirme ses craintes. D’autant plus que Tel-Aviv a réussi un retour officiel en Afrique après que le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki, lui a accordé le statut d’observateur au sein de l’organisation. Une décision qui a déjà suscité la consternation et l’opposition de l’Afrique du Sud dont le ministère des Affaires étrangères a déclaré que «la décision d’accorder à Israël le statut d’observateur est même plus choquant durant l’année où le peuple opprimé de Palestine a été pourchassé par des bombardements destructeurs et la poursuite des colonies illégales».

Le département de Ramtane Lamamra a préféré qualifier cet épisode de «non-événement», ce qui ne l’a pas empêché de s’envoler vers Addis-Abeba pour commencer, probablement, la contre-offensive diplomatique.

Au même moment, la Tunisie a connu un coup de théâtre politique d’ampleur. Le Président Kais Saied a pris le balai pour chasser le parlement, le gouvernement et concentrer ainsi tous les pouvoirs dans ses mains. Ce coup de Trafalgar a pris tout le monde de vitesse y compris les pays voisins.

L’Algérie n’a pas encore commenté ces événements. Elle a cependant dépêché son chef de la diplomatie pour s’entretenir avec le chef d’Etat tunisien qui avait auparavant passé un appel téléphonique au président Tebboune dont on ignore le contenu.

C’est donc une situation inédite qui s’installe aux frontières est du pays et promet d’évoluer dans les heures et les jours à venir. L’Algérie qui espérait le règlement pacifique de la crise libyenne et de la stabilisation progressive du Sahel se voit ainsi confrontée à une nouvelle inquiétude dans son voisinage.

Mohamed Badaoui    

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