
Amman, le Caire, la Ligue arabe et le Parlement ont unanimement rejeté la proposition du président américain Donald Trump d’expulser les habitants de Ghaza vers l’Egypte et la Jordanie, tout en réaffirmant leur soutien au droit légitime des Palestiniens à un Etat indépendant.
La proposition du président américain Donald Trump d’évacuer des habitants de Ghaza vers l’Egypte et la Jordanie est rejetée d’un revers de la main par plusieurs pays et institutions du monde arabe. La Jordanie et l’Egypte ont exprimé unanimement leur ferme rejet des tentatives de déplacement de la population palestinienne de sa terre et de sa patrie, réaffirmant leur soutien « continu » aux droits légitimes du peuple palestinien, notamment le droit au retour et à édifier son Etat indépendant. « La stabilité des Palestiniens sur leur terre est une constante jordanienne qui n’a pas changé et ne changera pas », a affirmé le vice-Premier ministre jordanien et ministre des Affaires étrangères et des Expatriés Ayman Safadi dans des déclarations à la presse, après sa rencontre dimanche avec la Coordonnatrice spéciale par intérim pour le processus de paix au Moyen-Orient, Coordonnatrice principale pour les affaires humanitaires et la reconstruction à Ghaza, Sigrid Kaag. Il a exprimé aussi la détermination de son pays à poursuivre ses efforts « pour reconstruire Ghaza jusqu’à ce que les conditions de vie des Palestiniens soient améliorées ». « Les gens méritent d’être mieux traités après toutes ces souffrances, après toutes ces destructions et après tous ces meurtres », a-t-il encore dit en référence à plus de 15 mois d’agression génocidaire sioniste contre Ghaza. Et d’insister : « Notre position selon laquelle la solution à deux Etats est la voie à suivre pour parvenir à la paix est fixe et immuable. Notre rejet du déplacement est fixe et immuable. Il s’agit non seulement d’une position fixe et inébranlable dont le Royaume ne peut pas dévier, mais elle est aussi une position qui ne peut être modifiée par aucun Etat ».
Pour sa part, l’Egypte, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, a réaffirmé son « soutien continu » aux droits légitimes du peuple palestinien sur sa terre et sa patrie, ainsi qu’aux principes du droit international et des traités internationaux. Dans un communiqué publié dimanche soir, le ministère égyptien a exprimé « son rejet de toute atteinte aux droits inaliénables des Palestiniens, que ce soit par la colonisation ou l’annexion de terres, ou par l’évacuation de ces terres de leurs propriétaires ou par l’encouragement au transfert ou au déracinement des Palestiniens de leurs terres, que ce soit temporairement ou à long terme, d’une manière qui menace la stabilité et laisse présager une extension supplémentaire du conflit à la région, et compromet les chances de paix… ». Le ministère égyptien des Affaires étrangères a également affirmé l’ »adhésion de l’Egypte aux principes du règlement politique de la question palestinienne », soulignant qu’elle reste « la question centrale au Moyen-Orient ».
De son côté, la Ligue des Etats arabes a rejeté lundi les tentatives visant à expulser le peuple palestinien de sa terre, qualifiant cela de « violation du droit international ». « Les tentatives visant à expulser le peuple palestinien de ses terres, par le déplacement, l’annexion ou l’expansion des colonies, se sont révélées infructueuses dans le passé et sont inacceptables. Elles constituent une violation du droit international, car la déportation forcée et le déplacement de personnes de leurs terres ne peuvent être qualifiés que de nettoyage ethnique », à indiqué le secrétariat général de la Ligue des Etats arabes. « Le seul véritable moyen pour parvenir à la stabilité et à la paix au Moyen-Orient est de mettre en œuvre la solution à deux Etats (…) », a ajouté la même source.
Le Parlement arabe a, lui aussi, rejeté les tentatives de déplacement des palestiniens de la bande de Ghaza, qualifiant cela de « crime » au regard du droit humanitaire international. « Ces appels constituent une violation flagrante des résolutions de la légalité internationale et des droits légitimes du peuple palestinien », a déclaré dimanche dans un communiqué le président du Parlement arabe Mohammed bin Ahmed Al Yamahi, appelant la communauté internationale à « rejeter clairement et explicitement de telles initiatives ». Al Yamahi a réaffirmé « le soutien total du Parlement arabe au peuple palestinien jusqu’à ce qu’il obtienne ses droits inaliénables, notamment son droit au retour, à l’autodétermination et à la création d’un Etat indépendant avec Al Qods-Est comme capitale ».
R.I