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Entrepreneuriat en Algérie : Faible taux de natalité des micro-entreprises

En dépit des encouragements des autorités pour la création de start-ups et de petites entreprises, le nombre de celles-ci demeure très faible à cause des lourdeurs bureaucratiques et des difficultés d’accéder aux financements.

Les micro-entreprises (de moins de 10 employés) représentent 7% du nombre total des entreprises en Algérie, a affirmé hier Yacine El-Mahdi Oualid. C’est donc, a-t-il dit, une moyenne de 25 entreprises créées pour 1000 habitants contre une moyenne mondiale de 45 entreprises pour 1000 habitants.

En comparaison avec la jeunesse de la population, le nombre de diplômés qui sortent chaque année des universités, des écoles supérieures et de formation professionnelle, ce taux paraît très faible. Il traduit à lui seul l’hostilité de l’environnement aux entrepreneurs et porteurs de projets.

Dans une telle atmosphère, lancer sa start-up même si le gouvernement encourage depuis peu ce business peut s’apparenter à un rêve difficile à atteindre.

La bureaucratie oblige les prétendants à la création de richesses à un parcours du combattant qui finit par dissuader les plus tenaces. L’autre facteur bloquant réside dans l’équation à plusieurs inconnues du financement.

L’idée qui, ailleurs, est considérée comme un important apport en industrie, en Algérie, ne vaut rien si elle n’est pas appuyée par des considérations. Frileux, les banquiers rechignent à prendre une décision sur la base d’un dossier, même s’il est en béton.   

Les établissements financiers vivent, actuellement, une phase paradoxale. Ils sont pressés, d’une part, par les autorités à accompagner les entreprises algériennes pour booster la production en vue de réduire les importations et fouetter les exportations hors hydrocarbures. De l’autre, leurs managers et leurs cadres en général craignent de commettre le faux pas susceptible de les envoyer en prison comme leurs confrères imprudents sous les gouvernements d’avant 2019.

En attendant l’amélioration du climat des affaires dans le pays, plusieurs entrepreneurs en herbe qui bouillonnent de créativité et d’enthousiasme risquent de mettre la clé sous le paillasson avant même de commencer à produire.

A cause d’une mentalité héritée de l’époque de «l’industrie industrialisante», des grands complexes publics, des domaines agricoles autogérés, l’entrepreneur individuel fut-il une lumière est souvent vu avec méfiance et un certain dédain.

D’autre part, la nouvelle législation en la matière demeure floue lorsqu’il s’agit de définir avec précision le statut de l’auto-entrepreneur. De toute façon, l’application des textes qui encadrent ce monde se fait encore désirer.

Entre-temps, le chômage grossit et les têtes bien faites rêvent de s’exiler. L’hémorragie des cerveaux est même devenue un phénomène inquiétant. Last but not least, pour parler le franglais cher aux start-uppers, le secteur informel demeure invincible et s’adapte à une vitesse fulgurante au fur et à mesure du développement des nouvelles technologies de communication. Les réseaux sociaux sont devenus un bazar où se vendent des bidules hors de toute législation, sans taxes et sans contrôle de qualité.

Ces marchandises en majorité importée, de piètre facture, est écoulée par des intermédiaires sans aucune existence légale qui font appel à des motocyclistes ou à des automobilistes lambda payés à la commission.

Ainsi, l’informel 2.0 a su planté la politique du gouvernement en matière de développement de micro-entreprises à cause de la lenteur des procédures administratives, leur complexité et l’attitude parcimonieuse des banques.     

Mourad Fergad

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