Le Hirak a étrenné sa 2e bougie hier sous la pluie. Anniversaire ou renaissance ? La rue algérienne se frotte déjà à certaines questions restées en suspens à cause du Coronavirus.
Il y’avait foule hier dans les rues des villes d’Algérie et particulièrement dans les rues d’Alger.
Alger capitale de tous les soubresauts de l’histoire du pays…Nous sommes en juillet 1962, l’armée des frontières rentre dans Alger, en battle-dress et mitraillette en bandoulière.
Nuages de l’été 1962, dit-on de ces événements qui ont dégommé tous ceux qui professaient la primauté du civil sur le militaire.
Exit Ferhat Abbas, Benkhedda, Abderahmane Farès et tout ce qui porte costume-cravate. C’est le treillis qui domine et qu’enjolive la veste «col» Mao de Ben Bella.
Lendemains d’indépendance et premières luttes intestines qui voient Ait Ahmed, Boudiaf et tant d’autres, quitter une nef rendue folle par un koursi-gouvernail déjà envoûtant.
Boumedienne dépose Ben Bella en 1965 et règne en autocrate jusqu’à 1978, puis vinrent Chadli, Boudiaf, Zeroual, Boutef et aujourd’hui Tebboune.
Dans l’intervalle Boutef-Tebboune naquit le Hirak, un 22 février 2019, mouvement surgi des tréfonds du désespoir et de l’injustice.
Le Hirak déboulonna Boutef et sa clique. Tebboune, élu président de la République en décembre 2019, dit tendre la main au Hirak. Puis pandémie Covid presque toute l’année 2020, avec emprisonnement massif des manifestants hirakistes.
Tebboune encore convalescent, après son séjour médical en Allemagne, gracie les détenus d’opinions, dissout l’Assemblée et procède à un partiel remaniement ministériel la veille du 2e anniversaire du Hirak.
22 février 2021, le Hirak se rappelle au bon souvenir électrisant de la rue. Chants avec un répertoire revu. Esprit de suite et sourire sur le gris mouillé de l’asphalte. Les octaves déchirent le ciel. Avec peu de mots, ils disent le désespoir d’une vie ! Point de ministre ou d’ex-ministre dans la foule…Le Hirak n’attendait personne. Ou si…Godot, alias la démocratie !
Hirak et pouvoir : géométrie du néant d’une vie sous licou et arithmétique primaire d’un statu quo boutiquier. L’allégorie sexagénaire d’un système à bout de souffle, s’effacera-t-elle devant l’évidence d’un peuple en mouvement qui a juré, que cette fois-ci, on ne décidera pas à sa place.
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