De surenchère en surenchère, les responsables français ne cessent d’inventer des «situations» pour, ensuite, accuser l’Algérie qu’elle serait derrière. Mercredi, c’est autour de Céline Berthon, patronne de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), pour affirmer que l’attitude de l’Algérie envers la crise qui ravage les relations entre les deux pays menace la sécurité intérieure de la France.
« En l’état, nos relations sur le plan sécuritaire sont réduites à leurs plus simples expressions», affirme la directrice de la DGSI. Depuis plusieurs années, les services de renseignements français travaillent avec leurs homologues algériens, notamment au sujet du terrorisme islamique. Mais cette coopération sécuritaire serait désormais devenue «difficile», a déclaré Céline Berthon.
Pour le ministre de l’intérieur, et derrière, l’extrême droite, l’Algérie est responsable de l’attentat meurtrier à Mulhouse fin février, par ce que le principal suspect est visé par une OQTF, et que l’Algérie l’avait refoulé. Autrement dit : l’Algérie n’a pas coopéré sécuritairement. Pour ce ministre l’attentat n’aurait pas lieu si l’Algérie acceptait la lecture de l’extrême droite des accords signés entre les deux pays.
Les déclarations de la patronne de la DGSI trouvent des échos dans les déclarations de Bruno Retailleau qui accélère ce qu’il appelle son «Bra de fer» avec l’Algérie. Hier, il a annoncé avoir décidé, en accord avec Emmanuel Macron, «d’une riposte graduée» avec notamment le retrait des «facilités concernant la nomenklatura». Faisant allusion aux accords de 2007 et 2013 sur les facilités de passage des détenteurs de passeports diplomatiques et de services. Ainsi, Retailleau confirme les déclarations de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas qui a indiqué qu’une liste de «personnes dangereuses de nationalité algérienne, présentes sur le sol français, sera transmise à l’Algérie dans les jours qui viennent ».
Dans le cas où l’Algérie refuserait de reprendre les personnes inscrites sur cette liste, le gouvernement français va prendre des « mesures graduées », dont « par exemple les visas » octroyés à certaines personnalités algériennes, a indiqué la porte-parole. encore une menace
Concernant les personnes qui figurent sur cette première liste, le locataire de Place Beauvau a précisé qu’il s’agit des « profils les plus dangereux », notamment ceux qui se trouvent dans des centres de rétention administrative (CRA).
N’ayant pas annoncé le chiffre exact des personnes inscrites sur cette liste, Bruno Retailleau a affirmé qu’ils se « comptent par dizaines».
En conclusion, les tenants du pouvoir en France accusent l’Algérie et dictent des conditions, sans se référer aux accords signés entre les deux partie, et à la moindre réaction de l’Algérie ils crient aux scandales.
Sid Ali