La dernière évaluation de la sécurité alimentaire à Ghaza a révélé que 96 % de la population risque “des niveaux de faim extrêmes”, alors que près d’un demi-million de personnes se trouvent dans des conditions catastrophiques.
Dans ses derniers chiffres, le rapport de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) indique que 96 % de la population est confrontée à des niveaux de faim extrêmes dans la bande de Ghaza, où au moins 37 626 Palestiniens sont tombés en martyrs lors de l’agression des forces d’occupation sioniste menée contre Ghaza depuis le 7 octobre 2023.
Le rapport a révélé qu’environ 2,13 millions de personnes dans la bande de Ghaza ont risqué des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë classée en phase 3 ou supérieure de l’IPC (situation de crise ou pire) entre le 1?? mai et le 15 juin, dont près de 343 000 personnes qui ont connu une insécurité alimentaire catastrophique (phase 5 de l’IPC).
Dans sa réponse à ces chiffres, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré qu’ils démontraient l’importance cruciale d’un accès durable à toutes les zones de Ghaza.
“Le rapport de classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) sur Ghaza dresse un tableau sombre de la faim persistante, révélant que 96 % de la population est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë au niveau de crise ou plus (catégorie 3+ de l’IPC), avec près d’un demi-million de personnes dans des conditions catastrophiques (catégorie 5 de l’IPC)”, a indiqué l’agence onusienne, dans un communiqué.
L’UNRWA dispose d’une liquidité suffisante jusqu’à fin août
Le chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a alerté mardi contre un déficit de liquidité, affirmant que l’agence onusienne ne disposait que d’un budget suffisant jusqu’à fin août.
Philippe Lazzarini a déclaré, lors d’une conférence de presse à Genève, qu’il faisait référence au budget ordinaire, qui est “l’épine dorsale” de l’organisation qui couvre 30 000 collaborateurs.
“Nous avons les liquidités jusqu’à la fin août et, en gros, il nous manque encore environ 100 à 140 millions de dollars pour atteindre la fin de l’année”, a-t-il indiqué.
Concernant le financement des appels d’urgence, le chef de l’UNRWA souligné que l’appel pour le territoire palestinien occupé est financé à hauteur de 15 à 18 %, tandis que l’appel pour la Syrie est financé à hauteur d’environ 15 %.
“Ces deux appels sont nettement sous-financés, ce qui nous empêche, par exemple, de procéder à des distributions d’argent ou de nourriture en Syrie, au Liban et à Ghaza”, a-t-il déploré.
A propos du récent appel de 1,2 milliard de dollars, Lazzarini a déclaré qu’il était financé à hauteur de 15 %, ajoutant : “Nous sommes loin des besoins que nous espérions couvrir”.
Le chef de l’UNRWA voit dans le prochain événement des donateurs à New York le 12 juillet une occasion de recevoir de nouvelles contributions.
L’agence onusienne est proportionnellement moins financée dans son budget ordinaire qu’à la même époque l’année dernière, a-t-il noté.
Au moins 2 000 évacuations médicales empêchées
La fermeture du passage de Rafah par l’entité sioniste a empêché l’évacuation médicale d’au moins 2 000 patients, a déclaré hier un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Avant le bouclage, “environ 50 patients critiques quittaient chaque jour Ghaza. Cela signifie que depuis le 7 mai, au moins 2 000 personnes n’ont pas pu quitter Ghaza pour recevoir des soins médicaux”, a déclaré Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS en Palestine.
Le terminal de Rafah était le principal canal d’évacuation ainsi que d’aide humanitaire au début de la guerre sioniste, le 7 octobre.
“Au moins 10 000 personnes ont besoin d’être évacuées de Ghaza”, a déclaré Peeperkorn, ajoutant que c’était “une sous-estimation du nombre nécessitant des soins intensifs pour des traumatismes de guerre et des maladies chroniques”.
“Nous avons besoin de plus de routes pour les évacuations médicales d’urgence (évacuation médicale). Nous aimerions voir le point de passage Karam Abou Salem et d’autres routes également ouverts pour les évacuations médicales”, a déclaré Peeperkorn.
Les Palestiniens contraints de dépendre de l’eau de mer
Des milliers de familles à Ghaza sont obligées de dépendre de l’eau de mer contaminée pour leurs besoins quotidiens alors que l’entité sioniste continue de bloquer la plupart de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne déchirée par la guerre, laissant la population affamée et assoiffée, a déclaré mardi l’ONU.
“Dans la chaleur torride de l’été à Ghaza, les enfants doivent faire la queue pour se procurer une quantité minimale d’eau”, a déclaré l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), sur la plateforme “X”.
“Des milliers de familles sont obligées de dépendre de l’eau de mer contaminée pour leurs besoins quotidiens. Un accès humanitaire sûr et sans entrave à Ghaza est nécessaire de toute urgence pour sauver des vies”, ajoute l’agence onusienne.
Le porte-parole de la municipalité de Ghaza, Husnu Mehna, a déclaré, début juin, que l’armée sioniste a détruit 42 puits d’eau et usines de dessalement d’eau de mer.
Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a également averti dans un communiqué que Ghaza avait été décimée et était devenue un “enfer” pour plus de 2 millions de personnes.
R.I