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Commémoration du 5 juillet : une fête urbi et orbi

Une ambiance de fête totale anime actuellement l’Algérie. En plus des Jeux méditerranéens d’Oran et les galas qui les accompagnent, il y aura une célébration d’envergure le 5 juillet avec la première parade militaire depuis 33 ans.

Jeune nation qui a arraché son indépendance au prix de sept ans de guerre dévastatrice, l’Algérie entend célébrer de manière somptueuse le 60e anniversaire de sa victoire sur l’une des plus grandes puissances coloniales.

Les moyens colossaux mis au service de l’événement qui va s’étendre sur une année servent cependant une autre vocation : l’affirmation existentielle dans un contexte mondial et régional en ébullition. En plus de l’instabilité qui caractérise son voisinage immédiat, les répercussions de la guerre en Ukraine affectent également l’Algérie, même si pour l’instant les deux camps qui se querellent sur la question respectent son non-alignement et sa neutralité par rapport à ce conflit.

D’ailleurs, Alger a été le siège d’un incessant ballet diplomatique depuis le déclenchement des hostilités en février. On se souvient, en effet, qu’à la fin mars, juste après le passage du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken qui représente le pays le plus influent de l’Alliance atlantique, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra s’était envolé vers la capitale russe pour y rencontrer ses dirigeants.

Juste après, c’était au tour du chef du gouvernement italien Mario Draghi de venir s’entretenir avec les autorités algériennes pour s’assurer de la solidité du partenariat entre l’Algérie et l’Italie en cette période trouble.

Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères a également fait le voyage à Alger et exprimé sa satisfaction de constater que l’Algérie garde une profonde amitié à son pays, mais sans compromettre l’indépendance de sa décision. Hans-Werner Weirmann, directeur général de l’Etat-Major militaire de l’Otan, qui lui aussi a effectué une visite à Alger, a salué son effet apaisant dans sa région et sa contribution à sa sécurité internationale.

C’est plutôt du Maroc et d’Espagne que proviennent les soucis. La politique marocaine est devenue particulièrement belliciste depuis une année ce qui fait courir un grand danger à l’équilibre du Maghreb. En plus de refuser au peuple sahraoui l’usage de son droit à l’autodétermination tel que reconnu par les lois et les instances internationales, il semble pousser à la guerre dans la région pour une raison que lui seul connaît.

Ainsi, en l’espace de quelques mois, son aviation a mené plusieurs attaques contre des commerçants civils algériens et sa diplomatie a commis à maintes reprises des provocations qui ont menacé de manière frontale les intérêts et la stabilité du pays. De plus, le royaume a conclu un traité de sécurité avec Israël après avoir normalisé ses relations diplomatiques avec l’Etat sioniste et a même utilisé sa technologie pour espionner des dirigeants algériens.

L’Espagne pour sa part a renié ses engagements sur la question du Sahara occidental envers lequel elle a pourtant une responsabilité morale et historique. Elle s’est pliée au desideratas de la monarchie chérifienne qui l’a menacée d’utiliser l’arme migratoire contre son territoire. Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, s’est inexplicablement incliné devant Mohamed 6, sans égards pour les solides relations qui liaient son pays à l’Algérie. Et lorsque cette dernière a réagi en révoquant le traité d’amitié de coopération signé entre les deux pays, il a rué dans les brancards et appelé l’Union européenne à la rescousse pour intervenir dans un litige bilatéral. Son ministre des Affaires étrangères est même allé jusqu’à dire que la Russie se tient derrière ses difficultés avec l’Algérie dans le but de déstabiliser l’Europe.

La démonstration de force de ce 5 juillet est donc une manière de répondre à ceux qui ont cru un instant que le pays est affaibli par une longue crise institutionnelle et économique.

Ali Younsi-Massi     

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