À l’approche de l’Aid el Adha : le mouton vendra-t-il chère sa peau ?

A une dizaine de jours de l’Aid el Adha, le sacrifice ibrahîmien (El ûdhîa) est au centre des débats de nombre de ménages, qui peinent déjà à faire face à l’inflation galopante qui a sensiblement érodé leur pouvoir d’achat. Dans certains enclos ou dans les abords de route, des maquignons de circonstance proposent, au milieu des crottes de mouton et des bottes de foin, leur ‘’cheptel’’ à des prix qui, parfois, dépassent tout entendement.

Bien que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni ait tenu, jeudi dernier, à rassurer les citoyens sur les prix du bétail ‘’abordables dans les régions abritant cette activité par rapport aux grandes villes’’, certaines wilayas steppiques où la race ovine est très prisée, la réalité est tout autre. Il est évident que les prix du bétail varient en fonction des charges et des coûts d’activité, selon des éleveurs, ce qui laisse supposer que le prix du mouton peut flamber, surtout à l’approche de l’Aid El Adha. A en croire certaines sources, les marchés hebdomadaires comme celui de Laghouat, il faut au minimum 50 000 dinars pour s’offrir un petit bélier, les tarifs peuvent grimper jusqu’à atteindre 90 000 DA, voire plus si l’ovin est de grande taille.

Cette année, le mouton continuera-t-il à vendre chèrement sa peau ? Si l’on se fie au directeur des études et du développement et chargé de communication de l’Algérienne des viandes rouges (Alviar), Ziani Ali, la filiale du groupe Agro Logistique a entamé, depuis samedi dernier, la vente de bêtes de sacrifice pour l’Aïd El-Adha. ‘’L’opération de vente du mouton sacrificiel est lancée au niveau des dépôts d’Alviar, à travers certaines wilayas, et ce, jusqu’à la veille de l’Aïd à des prix oscillant entre 38 000 et 70 000 DA’’, a tenu à préciser M. Ziani, indiquant que six points de vente sont ouverts au niveau national. Dans la capitale, deux points de vente sont disponibles, à savoir ceux Birtouta et de Baba Ali. Annonçant la réception de 2000 têtes au point de vente de l’entreprise sise à Baba Ali, M. Ziani a indiqué que l’approvisionnement se poursuit depuis les points d’engraissement, notamment de la ferme principale à Djelfa avec la possibilité de recourir aux éleveurs si cela s’avère nécessaire. L’achalandage assuré par Alviar au niveau de ses points de vente devrait-il suffire à maintenir les prix compétitifs ? Dans certains enclos ou dans les abords de route, des maquignons de circonstance proposent, au milieu des crottes de mouton et des bottes de foin, leur ‘’cheptel’’ à des prix qui, parfois, dépassent tout entendement. Si les uns acquiescent et achètent le mouton sans broncher, les autres, en revanche, se contentent de palper la ‘’bête’’ avant de quitter les lieux.

Rachid N.