
La justice tunisienne a rendu, mercredi, un jugement condamnant le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, à une peine de 22 ans de prison dans l’affaire dite “Anstalingo”, liée à une entreprise de médias numériques, de création de contenu et de marketing sur les réseaux sociaux.
La chambre criminelle du tribunal de première instance a prononcé une peine de 22 ans de prison à l’encontre de Rached Ghannouchi, de 35 ans pour l’ex-premier ministre Hichem Mechichi (qui se trouve à l’étranger), et de 15 ans pour l’ex-directeur général des services spécialisés (renseignements), Azhar El-Lounkou. L’ex-porteur de parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, a été condamné à 13 ans de prison.
Dans cette même affaire, le tribunal a infligé une peine de 38 ans de prison à Yahya Al-Kahili, l’un des fondateurs de l’entreprise “Anstalingo” médiatique, et une condamnation par contumace de 27 ans pour la journaliste Chahrazad Akkache (qui se trouve à l’étranger). Les peines incluent également 5 ans de prison pour la journaliste Chadha Al-Haj Mubarak, 12 ans pour le blogueur Slim Jbali, ainsi que des peines à l’encontre des enfants de Ghannouchi, Moaz Ghannouchi et Somia Ghannouchi.
Les accusés ont été inculpés pour des crimes liés au blanchiment d’argent dans le cadre d’une conspiration, en exploitant les facilités offertes par leurs fonctions et activités professionnelles et sociales, avec l’intention de changer la structure de l’État, d’inciter à la confrontation entre les citoyens, de provoquer des troubles, des meurtres et des pillages sur le territoire tunisien, et d’attaquer la sécurité de l’État, en tentant de porter atteinte à l’intégrité du territoire national.
Le mouvement Ennahdha a réagi à ces condamnations, les qualifiant de “procès politique injuste”, dans un contexte d’agression croissante contre les droits et libertés fondamentaux et les principes de l’État de droit, de l’indépendance et de la neutralité de la justice.