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Transports urbains : Le métro d’Alger reprend sa route demain

Après une fermeture de près de 20 mois, le Métro d’Alger reprendra son service après-demain, 7 octobre, selon un communiqué du ministère des Transports. Une nouvelle qui réjouira, à coup sûr, les Algérois habitués à emprunter depuis dix ans ce moyen de déplacement moderne, pratique et rapide.

Depuis sa mise en circulation, le 1e novembre 2011, le métro d’Alger a considérablement amélioré les déplacements des habitants et des visiteurs de la ville, du moins, ceux qui logent près des stations. Du moment qu’il n’existe qu’une seule ligne avec une seule bifurcation, plusieurs quartiers de la capitale et de sa grande banlieue ne bénéficient pas encore de cette facilité avant la réalisation des extensions vers l’est, l’ouest et le sud de la métropole.

On comprend dès lors la frustration des usagers qui y ont goûté avant l’interruption du service, du 22 mars 2020 jusqu’à aujourd’hui, à cause de la pandémie. Surtout qu’aucune explication ne leur a été donnée par la direction de l’entreprise ni par le ministère de tutelle justifiant cet arrêt de longue durée alors que les bus, les trains et les tramways, souvent bondés, fonctionnaient.

Des rumeurs faisant état du rapatriement du logiciel d’exploitation par la Régie autonome des transports parisiens (Ratp) à la fin de son contrat, le 31 octobre 2020, ont été toutes démenties. En juillet dernier,  la direction de la société française a affirmé que la passation de consignes a été faite en bonne et due forme et consignée dans «des procès-verbaux des inventaires contradictoires (c’est-à-dire en présence des deux parties)». La démarche a également concerné «les actifs restitués ou développés» ainsi que «les éléments de savoir-faire notamment les procédures d’exploitation et de maintenance et leur supports informatiques, entre autres l’historique des opérations de maintenance réalisées».

Quoi qu’il en soit, la cessation d’activité du métro, en plus du manque à gagner enregistré par l’entreprise, a privé à Alger d’une véritable soupape qui permettait d’échapper au trafic infernal du centre-ville. 

Un projet vieux de 93 ans

Le réseau ferroviaire souterrain a déjà été envisagé en 1928. Le relief d’Alger, caractérisé par une étroite bande qui sépare la mer de la montagne sur laquelle la cité est bâtie, augurait dès l’époque de l’engorgement qui allait suivre. Toutefois, la décision de créer le métro remonte à la fin des années 1970. La capitale comme le reste du pays connaissait une explosion démographique et une urbanisation accélérée qui promettaient de la rendre impraticable sans voies de dégagements, dont le métro.

Il a fallu cependant attendre le début des années 1980, sous l’ère du président Chadli Bendjedid, pour que le chantier du transport collectif souterrain démarre. Mais la crise économique qui a frappé l’Algérie à partir de 1986 et, plus tard, le climat d’insécurité s’est abattu sur elle durant les années 1990 ont freiné les travaux de construction des tunnels,  des stations et la pose des rails.

Ce n’est qu’en 2003 que le projet a été remis à jour pour aboutir en 2011 avec la mise en service de la première rame à l’occasion, symbolique, du 57e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération.

Au début, et pendant les premières années, le métropolitain était peu fréquenté. Le prix du billet bien que n’excédant pas les 50 dinars était dissuasif. En réalité, la majorité des Algériens se méfiaient ou craignaient à l’époque de l’emprunter car n’ayant jamais fait l’expérience d’un tel voyage à l’étranger. Petit à petit, cette appréhension s’est dissipée pour laisser place à une grande affluence, particulièrement aux heures de pointe où il devenait très difficile de trouver une place assise.

A l’origine, le métro d’Alger roulait le long d’une seule ligne de 9,5 kilomètres, composée de 10 stations, entre Haï El Badr et Tafourah-Grande Poste. Deux nouvelles extensions ont été mises en service le 4 juillet 2015 une section de 4 km vers El Harrach-Centre. Le 9 avril 2018, deux autres sections, l’une de 1,7 km vers la Place des Martyrs et l’autre de 3,6 km vers Ain Naâdja, ont été ouvertes au public. Le prolongement vers l’aéroport d’Alger Houari Boumediene sur une longueur de 9,5km, devra être réceptionné au premier trimestre 2026, selon le directeur général l’Entreprise du métro d’Alger, Ali Arezki. Les travaux pour relier Aïn Nadja à Baraka sont également en cours.

Mohamed Badaoui

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