Le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, est décédé ce mardi des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des attaques rebelles dans le nord durant le week-end, a annoncé le porte-parole de l’armée sur la télévision d’Etat.
L’annonce a été faite par le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad.
Un conseil militaire, dirigé par un des fils du président tchadien Idriss Déby Itno, décédé hier de blessures reçues au front, a été mis en place au Tchad, a annoncé l’armée à la radio d’Etat
“Un conseil militaire a été en mis en place dirigé par son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno”, a déclaré le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de la Radio nationale.
“Le conseil s’est aussitôt réuni et a promulgué la charte de transition”, a-t-il ajouté. “Le président de la république, chef de l’Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès hier du maréchal du Tchad”, a annoncé le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad.
Élections après une transition de 18 mois
Des élections “libres et démocratiques” seront organisées au Tchad à l’issue d’une “période de transition” de 18 mois dirigée par un conseil militaire présidé par le fils du chef de l’Etat Idriss Déby Itno tué au combat contre des rebelles, a promis hier l’armée.
“Le Conseil militaire de Transition (CMT”, présidé par le général de corps d’armée Mahamat Idriss Déby, 37 ans, fils du défunt président, “garantit l’indépendance nationale, l’intégrité territoriale, l’unité nationale, le respect des traités et accords internationaux et assure la transition pour une durée de 18 mois”, a annoncé à la télévision d’Etat le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna.
“De nouvelles institutions Républicaines seront mises en place à l’issue de la transition par l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes”, a-t-il poursuivi.
Le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, est décédé hier des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des attaques rebelles dans le nord durant le week-end, a annoncé le porte-parole de l’armée sur la télévision d’Etat.
Le maréchal Déby avait été proclamé lundi soir – l’annonce de sa blessure n’avait pas encore été rendue publique – vainqueur de la présidentielle du 11 avril pour un sixième mandat, avec 79,32% des voix, après avoir écarté par l’intimidation ou la violence quelques rares ténors d’une opposition divisée, une annonce survenue en avance par rapport au programme prévu.
Dans la capitale hier, quelques heures après que l’armée a annoncé sa mort, les écoles ont fermé et les parents sont venus, paniqués, chercher leurs enfants. Les fonctionnaires, dont les administrations ont également fermé, sont également repartis précipitamment chez eux. La ville était calme à la mi-journée mais avec beaucoup moins de monde qu’à l’ordinaire, peut-être aussi en raison du ramadan.
Le président Idriss Déby Itno a été réélu pour un sixième mandat de six ans avec 79,32 % des suffrages exprimés à la présidentielle du 11 avril, a annoncé lundi l’instance électorale en livrant les résultats officiels provisoires.
Le président tchadien Idriss Déby Itno, décédé hier des suites de blessures reçues au combat contre des rebelles dans le Nord, était l’un des chefs d’Etat africains installé depuis le plus longtemps au pouvoir. Pour la plupart, ces dictateurs sont soutenus par l’Occident, France en tête, pour maintenir intacts ses intérêts au détriment des populations africaines, ployant sous la pauvreté malgré les immenses richesses de leurs pays respectifs.
Au Tchad, Idriss Deby Itno était aux commandes depuis 30 ans (décembre 1990). Il avait été élu pour un sixième mandat à l’élection présidentielle du 11 avril. Issaias Afeworki dirige d’une main de fer l’Erythrée depuis l’indépendance du pays en mai 1993, soit près de 28 ans.
Le record de longévité politique sur le continent africain reste celui de l’empereur Haïlé Sélassié d’Ethiopie, destitué en 1974 après 44 ans de règne. Derrière lui, le Libyen Mouammar Kadhafi, qui a gouverné pendant presque 42 ans, a été tué en 2011 après un mouvement de contestation qui s’est transformé en conflit armé. Le Gabonais Omar Bongo Ondimba est décédé en juin 2009, après plus de 41 ans au pouvoir. L’Angolais José Eduardo dos Santos a quitté le pouvoir le 26 septembre 2017 après l’avoir exercé pendant 38 ans. Au Soudan, Omar el-Béchir, porté au pouvoir par un coup d’Etat sanglant en juin 1989, est resté 30 ans à la tête du pays, jusqu’à sa destitution par l’armée en 2019.
R.I