Le nombre des contaminations au covid-19 a, de nouveaux, repris une courbe ascendante. Hier, le ministère de la santé a annoncé 322 nouveaux cas de contaminations et 10 décès, alors que 22 patients sont actuellement en soins intensifs.
Des professionnels de la santé commencent à lancer des alertes. Selon le Dr Mohamed Yousfi, infectiologue à l’EPH de Boufarik, «Au mois de mars, avant l’augmentation des cas, on tournait autour de 10 à 15 % des capacités, puis à 25 %-30 % et actuellement on est à 50 % et plus des capacités des hôpitaux.
A l’EPH de Boufarik, on arrive jusqu’à 70 %. Tout ça était prévisible tant qu’on n’a pas cette vigilance par rapport à l’application des mesures barrières, et aussi tant que la vaccination est encore très faible pour arriver à une immunité collective.»
La situation n’est pas la même dans toutes les régions du pays. Selon le porte-parole du comité scientifique, 21 autres ont enregistré hier, de 1 à 9 cas, alors que 11 wilayas ont connu plus de 10 cas.
L’ouverture des frontières, la possibilité de voyager entre les régions et l’abandon des gestes barrières et le port du masque, constituent des facteurs qui poussent à l’inquiétude.
La hausse des contaminations enregistrée ces derniers jours est dûe, probablement, au relâchement constaté les jours de l’Aïd. Il n’est pas impossible que l’ouverture des frontières engendrera une situation, encore plus compliquée.
La solution, selon les spécialistes, reste dans le respect des mesures barrières : «On ne le répètera jamais assez : ce sont les mesures barrières. On n’a pas d’autres solutions… en attendant d’avancer dans la vaccination, » a martelé le Dr Yousfi dans un entretien à TSA.
Selon le même spécialiste, l’Algérie a besoin «d’au moins 30 millions de doses de vaccins alors qu’on est à 1,5 million et demi à peine qu’on a réceptionnées depuis le mois de janvier. » Selon son calcul, l’Algérie n’aurait vacciné que 700 000 personnes alors qu’on devrait avoir au moins 20 millions de personnes vaccinées.
On projette d’arriver à 5 millions de doses d’ici la fin juin, il n’en reste pas moins que c’est largement insuffisant au moment où d’autres pays sont au tiers ou plus de la population qui est vaccinée.
En Algérie, le taux n’est que de 3 à 4 % et là encore, si l’on comptabilise les doses qui sont arrivées et qui n’ont pas encore été toutes utilisées. Si l’on comptabilise 1,4 million de doses, ça nous fait 700 000 vaccinés alors qu’on devrait avoir au moins 20 millions de personnes vaccinées.
Kader. D