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Révision de la loi électorale : du nouveau concernant la règle de “la tête de liste”

Plusieurs « nouveautés » sont inscrites dans le projet de révision de la loi électorale, selon Walid Laggoune, professeur de droit et rapporteur de la Commission nationale chargée de l’élaboration.
« Il n’y a plus de hiérarchisation, il n’y a plus de tête de liste, l’électeur est libre de choisir le candidat qu’il préfère », a-t-il affirmé, estimant qu’ainsi « les effets négatifs de l’ancienne loi s’estompent. On ne peut plus acheter ni des voix, ni des places ».

Walid Laggoune a, en outre, annoncé que «le nouveau mode de scrutin sera basée sur la « représentation proportionnelle avec vote préférentiel sur une liste ouverte sans panachage ». L’ancien mode et ses listes fermées « a eu des conséquences néfastes » a-t-il commenté en faisant référence aux malversations et à l’achat de voix par certains candidats. L’ancienne méthode n’a, en outre, « pas permis l’émergence des élites qu’elles soient locales ou nationales”.
Concernant, justement le financement des prochaines campagnes, le rapporteur de la Commission a indiqué que la nouvelle mouture prévoit « l’interdiction des dons provenant des personnes morales, qu’elles soient publiques ou privées», mais surtout « l’interdiction des dons provenant de l’étranger». Elle fixe également « un seuil de dépense à la fois pour les candidats comme pour les partis » et instaure « le contrôle du financement ». Les candidats sont tenus
« d’ouvrir un compte de campagne, de désigner un trésorier qui sera l’ordonnateur des dépenses de la campagne ».
A cet effet, une commission de contrôle des finances a été adjointe, selon lui, à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour « permettre, effectivement, de séparer l’argent de la vie politique ».
Interrogé sur les dispositions visant à encourager les jeunes et les femmes à participer à la vie politique, le rapporteur de la Commission a souligné que, conformément à l’avant-projet de loi, « l’ensemble des listes doivent contenir obligatoirement un tiers des jeunes de moins de 35 ans », ajoutant que les dépenses de campagne jeunes candidats indépendants « seront prises en charge totalement par l’Etat».
Pour ce qui est de la participation des femmes, M. Laggoune a estimé que le mode de scrutin retenu est « incompatible » avec les quotas. « L’alternative, dans le respect de la constitution, est d’assurer une parité dans les candidatures hommes-femmes. Exception faite des communes de moins de 20 000 habitants », a-t-il encore expliqué.
Sur un autre plan, M. Laggoune a rappelé qu’en Algérie, « il n’est pas exigé un pourcentage minimum pour qu’une élection soit validée ». Par ailleurs, ce professeur de Droit public a soutenu que la réduction du nombre de membres du Conseil national de l’ANIE (de 50 à 20) vise à « assurer une meilleure effectivité dans le travail ». Il a, d’autre part, évoqué « certains mécanismes » susceptibles d’assurer
« l’indépendance de l’organe », et « la limitation du mandat de ses membres à un seul ».
Pour enrichir et éventuellement remanier ces dispositions, trente-cinq formations politiques ont déjà transmis leurs propositions à la Commission nationale, selon M. Laggoune, La mouture de l’avant-projet de la loi électorale 313 articles, dont 73 nouveaux sur les 188 articles entre nouveaux et amendés.

Aziz T.

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