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Pour contribuer à stabiliser sa région : Alger déploie une intense activité diplomatique

La diplomatie algérienne connaît en cette fin du mois d’août une intense activité à l’échelle du continent. Depuis son retour aux affaires, Ramtane Lamamra s’est attaqué à plusieurs dossiers en même temps. Mais la situation en Libye et au Mali demeure en tête de ses préoccupations.

La question la plus brûlante qu’il a eu à gérer est, sans conteste, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc pour les nombreuses indélicatesses commises par la monarchie à l’égard de l’Algérie. Cette décision qui ne cesse de provoquer des remous au pays de Mohamed VI a pourtant été précédée par des demandes de clarifications soulevées par les autorités algériennes sans que des réponses adéquates ne leur soient données. Ce silence qui a duré de longues semaines a été interprété par Alger comme une nouvelle provocation ce qui l’a conduit rompre ses relations diplomatiques avec le royaume chérifien.

Une réaction qui semble avoir surpris le Makhzen au point de lui inspirer une attitude pour le moins inédite dans les relations internationales. Officiellement ou par le biais de la presse, Rabat a mis l’Algérie dans la posture du fautif alors que c’est la série d’erreurs d’appréciation et la mauvaise gestion de la crise par le gouvernement marocain qui est à blâmer. Celui-ci a même déclaré que l’acte hostile commis par son représentant à l’Onu contre l’unité de l’Algérie ne reflétait pas ses positions.

Cette manœuvre tardive a été critiquée par l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Blani, qui a tenu à rappeler que Omar Hilale, le ministre plénipotentiaire du Maroc à l’Onu, n’a pas fait de déclarations ni prononcé de discours sur le prétendu “droit à l’autodétermination du peuple kabyle”, mais a présenté une note officielle “qui engage le roi et toutes les institutions de l’Etat marocain”.

La mise au point de Belani intervient par réaction aux propos du chef du gouvernement marocain, Saad Eddine El-Othmani, qui a tenté de justifier la grave dérive du diplomate de son pays en affirmant que la note verbale qu’il a présentée “n’était pas une position politique, mais une réaction dialectique”.

Toutefois, l’incident semble clos pour la partie algérienne qui a répondu de manière forte au palais royal et à la mesure de ses agissements belliqueux. Dans le sillage, Sonatrach a jugé inutile de renouveler le contrat du gazoduc qui relie Hassi R’mel à l’Espagne dont la date arrive à expiration le 31 octobre prochain.

En fermant cette porte, la diplomatie algérienne peut maintenant se consacrer entièrement à un agenda autrement plus brûlant et chargé. La plus urgente de ses priorités concerne le retour de la stabilité dans ses pays limitrophes, la Libye et le Mali.   

A cet effet, elle a convié les ministres des Affaires étrangères d’Egypte, de la Tunisie, du Tchad, du Niger et du Soudan ainsi que des délégués de l’Union africaine et de l’Onu à une réunion de deux jours qui débute aujourd’hui à Alger. Les participants discuteront de la situation en Libye en vue de trouver le moyen d’aider ce pays à retrouver son unité après les élections générales prévues en décembre 2021.

Cette initiative vise à permettre aux Libyens de reprendre la main sur leurs affaires internes, loin des ingérences étrangères et de la menace que font peser sur la sécurité de la région les groupes terroristes et mercenaires.

L’autre sujet de préoccupation de la butte des Anasser a trait au Mali qui vit toujours sous la menace de la violence politique et le risque d’une guerre civile. Jeudi, Lamamra était à Bamako pour s’entretenir avec son homologue Abdoulaye Diop ainsi qu’avec le ministre malien de la Réconciliation nationale Ismaël Wagué. “Les deux parties ont enregistré un consensus sur la plupart des questions qui ont été abordées, notamment du caractère stratégique des relations entre l’Algérie et le Mali et la transmission d’un nouveau dynamisme sur la voie de la paix et de la réconciliation nationale ainsi que la situation dans la région et au niveau du continent”, selon les AE.

Le lendemain, Lamamra a présidé une réunion du groupe de la médiation internationale consacrée à l’évaluation du processus de paix et de réconciliation au Mali. Au menu, l’accélération de l’application de l’Accord de paix et de la réconciliation, issu du processus d’Alger.

Ali Younsi-Massi

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