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Frontières Algéro-tunisiennes : un opposant tunisien arrêté en Algérie

L’opposant, tunisien Nabil Karoui, ancien candidat à la présidentielle et chef du parti Qalb Tounes aurait été arrêté en Algérie, rapportent des sources médiatiques. Selon le site «Achaab News», organe de l’UGTT, Karoui aurait été arrêté dans un appartement, dans lequel il logeait, dans une ville algérienne, proche des frontières tunisiennes, Tébessa en l’occurrence.

Nabil Karoui, sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire (IST), n’a pas refait surface depuis les décisions annoncées le 25 juillet par le président de la République, Kais Saïed, notamment le gel du parlement, la levée de l’immunité des élus et la prise de la présidence de l’exécutif.

Le chef de Qalb Tounes, poursuivi en Tunisie dans des affaires de corruption, devrait être présenté aujourd’hui, devant le juge d’instruction, près le tribunal de Tébessa.

Il n’est pas exclu qu’il sera remis aux autorités judiciaires tunisiennes, dans le cadre de l’application des accords judiciaires qui lient l’Algérie à la Tunisie.

Chef d’un parti libéral arrivé second à la présidentielle de 2019 en Tunisie, Karoui a été libéré, mardi 15 juin, après plus de six mois en détention provisoire dans une affaire de blanchiment d’argent.

À la tête du groupe de communication Karoui & Karoui World, il ouvre des bureaux à Alger, Riyad, Khartoum, Nouakchott et Tripoli.  En parallèle, il crée des filiales de production audiovisuelle, d’interactivité digitale, d’affichage urbain et un label musical. En 2009, il prend la direction de la filiale télévision du groupe, Nessma.

Le 30 décembre 2010, alors que des troubles ébranlent la région de Sidi Bouzid au Centre de la Tunisie et que les médias sont muselés par le régime de Zine el-Abidine Ben Ali, il diffuse sur sa chaîne de divertissement un débat politique où les faits sont dévoilés pour la première fois au public par un média local.

Pendant la révolution de 2011, il transforme la chaîne en un canal d’information qui devient une référence dans le paysage médiatique tunisien, et diffuse l’entretien de Béji Caïd Essebsi, une personnalité absente de la scène politique depuis plus de vingt ans.

Fondateur de la principale chaîne privée tunisienne Nessma TV, qui appartient en partie à Silvio Berlusconi, Karoui est poursuivi depuis 2017 dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent et fraude fiscale.

Arrêté en 2019, il avait alors passé plus d’un mois en prison en pleine campagne électorale, ce qui avait laissé craindre une instrumentalisation de la justice.

Karoui, dont le programme pour la présidentielle était axé sur l’anti-islamisme et la lutte contre la pauvreté, avait été largement battu par Kaïs Saïed, universitaire néophyte en politique, sur fond de rejet des élites au pouvoir depuis la révolution de 2011.

Aziz T.

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