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Pétrole : les producteurs se protègent des risques de la récession

A la surprise générale, les principaux pays pétroliers ont décidé de réduire leur production de plus de 1 million de barils par jour par crainte d’une éventuelle récession mondiale. Membre de l’Opep, l’Algérie a décidé de baisser son offre de 48 mille b/j.

Sans sommation, les pays membres de l’Opep et non-Opep ont décidé dimanche de réduire de plus de 1 million leur production pour stabiliser les prix, en prévision du retournement de ce marché qui connaît depuis des mois de fortes perturbations.

Cette action préventive a été adoptée par les craintes d’une possible récession mondiale ou, du moins, d’une croissance molle. Car «malgré les signes positifs en provenance de Chine, les conditions du marché exigent de la prudence », a dans ce sens déclaré le ministre de l’Energie Mohamed Arkab. «L’incertitude concernant la croissance économique mondiale pourrait entraîner un ralentissement de la demande de pétrole», a-t-il encore dit même s’il a fait remarquer que «le marché pétrolier est très bien approvisionné puisque les stocks commerciaux sont revenus à leur plus haut niveau depuis deux ans ».

Membre de l’Opep, l’Algérie, a annoncé une baisse de son quota de production de pétrole de 48.000 barils par jour, à partir de mai prochain et jusqu’à la fin de l’année en cours, en coordination avec certains pays membres de l’OPEP et non-Opep”, a indiqué un communiqué du ministère de l’Energie et des Mines. «Cette réduction volontaire est une mesure préventive qui s’ajoute à la réduction de la production convenue lors de la 33e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP du 5 octobre 2022».

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït vont faire de même au prorata de leur production. Les trois monarchies réduiront leur production d’un total de 772.000 barils/jour (dont 500.000 barils/jour pour la seule Arabie Saoudite) dès mai prochain et ce, jusqu’à la fin de l’année en cours, ont déclaré les trois pays du Golfe dans des communiqués publiés par leurs médias officiels respectifs. L’Irak, l’un des principaux pays producteurs, a décidé de retirer du marché 211.000 bpj de sa production à partir du 1er mai contre 40.000 barils/jour pour le Sultanat d’Oman.

La Russie va, de son côté, prolonger la réduction de sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année en cours, a annoncé son vice-Premier ministre chargé de l’Energie, Alexandre Novak.

Pour rappel, les cours du brut sont descendus vers la barre des 70 dollars le baril le mois dernier. Il s’agit de leur plus bas niveau en quinze mois. Le marché a été sensible aux inquiétudes sur la demande de pétrole liées aux turbulences dans le secteur bancaire, mais l’annonce des membres de l’Opep et non-Opep ont rapidement fait leur effet puisque les prix du brent et du WTI sont déjà remontés hier pour osciller autour du seuil de 80 dollars.Mourad Fergad

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