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Hausse soudaine des cours des hydrocarbures : vers un probable choc pétrolier

Le cours de l’or noir a pris tout le monde par surprise en bondissant, hier, sans sommation à un niveau qu’il n’a jamais égalé depuis près de deux ans. Il a ainsi atteint la barre des 70 dollars et semble progresser rapidement vers un seuil encore plus haut en prévision de la reprise économique mondiale après une année d’arrêt brutal de plusieurs secteurs d’activité en raison de la crise sanitaire.

C’est apparemment un nouveau choc pétrolier qui se prépare. Les prix de l’or noir ont, pour la deuxième fois depuis le début de l’année, pris de court les marchés. Cette fois, c’est l’Arabie saoudite qui a fouetté son monde. En annonçant jeudi qu’il allait maintenir inchangés les quotas de production qu’il s’était imposé de sa propre volonté, au mois de janvier, le royaume a créé une énorme surprise. Cette mesure destinée à soutenir les cours du brut a été déterminante dans l’appréciation des cours des hydrocarbures.

Résultat : le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a gagné 3,9% à Londres et passe ainsi à 69,36 dollars, un niveau qu’il n’a jamais atteint depuis avril 2019. Le baril américain de WTI pour le même mois a, pour sa part, grimpé de 3,5% pour se situer à 66,09 dollars. La raison qui explique cette flambée est directement liée à la faiblesse de l’offre prévue durant cette période.

C’est là un développement étonnant puisque les stocks américains de pétrole enregistrent actuellement un volume de 21,6 millions de barils, leur plus forte hausse hebdomadaire depuis 1982. Il faut donc chercher les raisons de la hausse soudaine de l’or noir dans une multitude de facteurs qui ont agi presque en même temps et surpris par leur rapidité.

Le premier réside certainement dans le climat serein qui règne au sein de l’Opep ainsi qu’entre cette organisation et ses alliés, à leur tête la Russie. Les vingt-trois Etats (13 membres de l’Opep et 10 alliés) représentent ensemble plus de la moitié de la production mondiale. Leur décision de respecter de concert les volumes mis sur le marché pour le mois prochain a pesé de tout son poids sur les prix.

L’Arabie saoudite, qui a, à elle seule, retiré 1% de la production mondiale, entend garder sa réduction supplémentaire d’un million de barils par jour pour doper davantage les cours. Une décision qui restera en vigueur au moins jusqu’au 7 avril, date de la prochaine réunion de l’Opep et de ses associés.

L’autre paramètre qui a relevé la cote du pétrole est la vague de froid qui a sévi aux Etats-Unis cet hiver et qui s’est traduite par une demande importante sur l’essence de chauffage dont les réserves ont dégringolé de 13,6 millions de barils, soit leur plus lourde chute depuis 1990.

Les prix des hydrocarbures sont, dans tous les cas, appelés à suivre une courbe ascendante durant les mois prochains. Les prévisions optimistes sur une reprise de l’économie mondiale et le redémarrage de certaines activités fortement consommatrices d’énergie, telles que le transport aérien, vont accentuer la demande sur cette matière première.

Ainsi, après une léthargie de quelques années et un arrêt brutal durant l’année 2020, à cause de la pandémie du Covid-19, l’économie chinoise est repartie sur les chapeaux de roues. Les Etats-Unis ont annoncé, à leur tour, un plan de relance pharaonique qui va nécessiter une enveloppe de 19 000 milliard de dollars.

D’autre part, la vaccination contre le Covid-19 qui avance bien dans les pays développés, notamment la Grande-Bretagne, un des centres névralgique de la finance mondiale, redonne confiance aux marchés.

Mohamed Badaoui

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