Trois personnes, deux femmes et un homme, ont été tuées dans une attaque présumée terroriste à l’arme blanche survenue jeudi matin en plein coeur de Nice.
“Nous en sommes à trois victimes, clairement identifiées et décédées”, a déclaré le maire de Nice, Christian Estrosi sur la chaine BFM TV.
Selon une des sources policières, une femme de 70 ans a été décapitée lors de cette attaque qui s’est produite à la basilique Notre-Dame de Nice vers 09h00 et un homme a succombé après avoir été frappé à la gorge ou égorgé.
La troisième victime, une femme qui avait pu se réfugier dans un bar voisin de l’église, est décédée des suites de ses blessures.
La basilique est située avenue Jean Médecin, la principale artère commerçante de Nice. D’après des journalistes de Reuters présents sur les lieux, des policiers armés d’armes automatiques avaient mis en place un cordon de sécurité autour de l’église. Des ambulances et des véhicules de pompiers étaient également sur place.
“Il y a deux décédés à l’intérieur de l’église, de manière horrible”, a déclaré le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a fait le lien entre cet attentat et l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, décapité lors d’une attaque près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines le 16 octobre.
Un des victimes était le sacristain de la basilique, un homme de 45-50 ans, père de deux enfants, a déclaré à Reuters le père Gil Florini, curé à Nice.
“Il faisait très bien son métier de sacristain, c’était quelqu’un de très gentil. Il avait juste ouvert l’église, il n’y avait pas d’office”, a-t-il ajouté.
L’auteur de l’attaque a été blessé et interpellé par les forces de l’ordre vers 09h10, a indiqué un porte-parole de la police, ajoutant que les équipes de déminage étaient sur place.
LE PARQUET NATIONAL ANTITERRORISTE SAISI
Le parquet national antiterroriste a annoncé avoir ouvert une enquête de flagrance pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.
“Il ne fait aucun doute [sur le sens du geste] de l’auteur de ces actes, qui n’a cessé de répéter en boucle devant nous ‘Allah Akbar’ alors qu’il était médicalisé sur place”, a déclaré Christian Estrosi.
Un porte-parole de la police a par ailleurs confirmé qu’un homme avait été abattu jeudi matin par les forces de l’ordre à Montfavet, un quartier d’Avignon (Vaucluse), après avoir menacé des passants.
Une réunion de crise était en cours au ministère de l’Intérieur, place Beauvau à Paris. Le président de la République Emmanuel Macron devait ensuite se rendre sur place à Nice.
La ville avait déjà été frappée le 14 juillet 2016 par un attentat au camion sur l’emblématique promenade des Anglais qui avait fait 86 personnes et 458 blessés.
“Trop c’est trop, il est temps maintenant que la France s’exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l’islamo-fascisme de notre territoire”, a déclaré Christian Estrosi.
Cette nouvelle attaque à Nice intervient deux semaines seulement après l’assassinat de Samuel Paty, professeur de collège décapité par un réfugié d’origine tchétchène quelques jours après avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.
Suite à cet assassinat, plusieurs médias français ont publié des caricatures du prophète, suscitant des critiques voire de la colère dans une partie du monde musulman où des appels au boycott de produits français ont été lancés.
Jeudi, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé les musulmans de France à annuler les célébrations de la fête de la naissance du prophète (Mawlid), prévues ce jour, en signe de deuil et de solidarité avec les trois victimes de l’attentat de Nice.
Source : Reuters