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Emmanuel Macron vient de le reconnaître : l’assassinat de Larbi Ben Mhidi est un crime d’Etat

Après Maurice Audin et Ali Boumendjel, le président français, Emmanuel Macron a reconnu que le martyr de la révolution de novembre 1954, Larbi Ben M’hidi a été assassiné par l’armée française.

Selon un communiqué de l’Elysée rendu public ce vendredi, le président français « reconnaît ce jour que Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses.»

Il s’agit d’une reconnaissance officielle, quoique l’information en elle-même n’est plus qu’un secret de polichinelle. Personne n’a cru à la thèse officielle  selon laquelle Ben M’hidi se serait suicidé. Le sinistre général Aussares a déjà révélé, il y a plus de vingt ans, dans ses mémoires que le héros de la bataille d’Alger a été exécuté par les sbires du général Bigeard (colonel à l’époque des faits.) Dans un entretien au journal le monde, Aussares raconte : «Dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, Larbi Ben M’Hidi est, donc emmené, en jeep, à vive allure, vers la Mitidja, plaine agricole proche d’Alger. Il sait ce qui l’attend.»

« Il est un peu plus de minuit quand on introduit le chef FLN dans la pièce. Un parachutiste s’approche pour lui mettre un bandeau sur les yeux. Larbi Ben M’Hidi refuse. “C’est un ordre !”, réplique le préposé à la tâche. Larbi Ben M’Hidi rétorque alors : “Je suis moi-même colonel de l’ALN (Armée de libération nationale), je sais ce que sont les ordres !” Ce seront ses dernières paroles. Le “commandant O” refuse d’accéder à sa requête. Larbi Ben M’Hidi, les yeux bandés, ne dira plus rien jusqu’à la fin.»

La déclaration d’Emmanuel Macron est intervenue le jour même où l’Algérie célèbre le 70 e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Mais cette reconnaissance survient juste après la visite du président français au Maroc où il a retiré sa position sur la question du Sahara occidental.

S’agirait-il d’un message aux autorités algériennes selon lequel le président français teste une nouvelle piste menant à une sorte de réconciliation avec l’Algérie ?

Depuis sa déclaration sur la marocanité du Sahara occidental, l’Algérie a, dit-on, fermé tous les canaux de contact avec la France. Plus que le rappel de l’ambassadeur, le président de la république, Abdelmadjid Tebboune a bien chargé l’attitude de la France non seulement sur ce dossier mais sur toutes les questions qui touchent les relations entre les deux pays. Et, cerise sur la gâteau, il mit fin à son projet de visite d’Etat en France. 

Cela dit, il est, toutefois, possible que le président Macron tente une  autre démarche dans le traitement de ce que les français appellent la question de la mémoire entre l’Algérie et la France. Une démarche qui consiste à démembrer la question en plusieurs sous-questions. Aujourd’hui, c’est Ben M’hidi, hier c’était Bounejel… et demain ce sera un autre… et ainsi de suite de sorte à réduire l’affaire d’un colonialisme de peuplement avec ses cortèges de crimes et de destructions à quelques noms aussi importants soient-ils. ?

Sid Ali

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