Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saghir Saâdaoui, a affirmé que les établissements d’enseignement privé ont obtenu des résultats « très honorables » à l’examen du Brevet de l’Enseignement Moyen (BEM) de juin 2025, saluant leur niveau organisationnel et pédagogique, notamment dans l’accompagnement des élèves durant la période des examens.
Lors d’une conférence de presse tenue hier dimanche au lycée des mathématiques Chahid Mohand Mokhbi à Kouba, le ministre a souligné que ces établissements contribuent efficacement au système éducatif national, tout en les appelant à redoubler d’efforts, notamment en ouvrant leurs portes aux cours de soutien pour les classes d’examen, et en respectant strictement les programmes officiels et les directives du ministère.
M. Saâdaoui a également exprimé sa satisfaction quant au bon déroulement des examens dans un climat de discipline et de transparence, remerciant l’ensemble des parties impliquées, et espérant que les résultats du baccalauréat reflèteront le même niveau de réussite.
Concernant l’ouverture de nouvelles écoles ou l’élargissement de la liste actuelle, le ministre a annoncé que tous les dossiers relatifs à l’agrément ou à l’extension d’établissements d’enseignement privés sont actuellement gelés, dans l’attente de la publication d’un nouveau décret exécutif qui fixera les conditions d’agrément, de fonctionnement et de contrôle de ces institutions.
Le ministre a rappelé, en réponse à une question écrite du député Afif Ablela, président de la commission de l’éducation à l’Assemblée populaire nationale, que des infractions avaient été constatées dans plusieurs écoles privées, soulignant la difficulté d’y faire face légalement en raison de l’ancienneté et des limites du cadre réglementaire actuel.
Sur instruction du Premier ministre Nadir Larbaoui, le ministère de l’Éducation a entamé une révision complète du cadre juridique régissant les écoles privées.
Dans ce cadre, un groupe de travail interministériel a été mis en place, réunissant des représentants des ministères de la Justice, de l’Intérieur, du Logement, du Commerce, ainsi que des services de sécurité et de la Protection civile. Ce groupe est chargé d’élaborer un projet de décret exécutif et un nouveau cahier des charges visant à corriger les dysfonctionnements et à encadrer l’activité pédagogique de ces établissements.
Selon le ministre, ce texte est en cours d’adoption et sera publié prochainement au Journal officiel, ce qui permettra de traiter les nouvelles demandes d’agrément selon les conditions et délais fixés par le décret.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des décisions du gouvernement issues de la réunion du 26 septembre 2024, présidée par le Premier ministre, consacrée au suivi de la rentrée scolaire et universitaire.
Cette réunion avait insisté sur la nécessité d’améliorer la qualité de l’enseignement et des conditions de scolarisation dans le privé, en veillant au respect des normes pédagogiques et techniques pour assurer la complémentarité avec l’enseignement public.
Le communiqué du gouvernement avait aussi mis en garde contre les lacunes juridiques régissant les écoles privées, face à la demande croissante pour ce type d’enseignement et aux plaintes fréquentes concernant des dysfonctionnements dans leur gestion.
Des observateurs estiment que l’un des principaux objectifs de la refonte du cahier des charges est de mettre fin à l’introduction non autorisée de programmes étrangers dans certaines écoles, notamment le programme français enseigné discrètement, parfois à la demande des parents, afin de permettre aux élèves de passer le baccalauréat français, facilitant ainsi leur admission dans les universités françaises.
Il est utile de rappeler que l’article 5 du cahier des charges révisé de 2020 impose aux écoles privées de dispenser l’enseignement en arabe à tous les niveaux, d’appliquer les programmes officiels du ministère, de respecter les volumes horaires et les conditions de recrutement des enseignants et du personnel administratif, au même titre que dans le secteur public. Cependant, plusieurs établissements privés violent ces obligations, selon de nombreuses sources.
Amel B