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Échéance électorale : les partis de la mouvance islamique à l’assaut des législatives

20 ans après leur baptême politique, les partis de la mouvance islamique renouent avec l’urne dispensatrice de tous les bonheurs politiques. Figure incontournable de la galaxie islamique, Abdallah Djaballah et président du FJD (front de la justice et développement) appelle depuis Aflou, où il a tenu un meeting, samedi soir, les algériens désireux d’opérer un réel changement au sein de la société, a veiller au bon choix de leurs représentants aux législatives du juin prochain. Il indique avoir œuvré pour cela aux bon choix des critères de valeur et de compétence des candidats de son parti pour le parlement afin d’être à la hauteur des attentes des citoyens en ne manquant pas de préciser avoir retiré les formulaires de candidature.

Le pas est emboîté par le président du parti Islah, Fillali Ghouini, qui prenant la parole pour annoncer la participation de son parti à partir de Ain Defla, vante l’héritage civilisationnel de l’Algérie qualifiant celui-ci de ciment de l’unité nationale. Il enjolive son discours en tressant quelques lauriers à l’armée en disant : « N’était-ce la vigilance de l’armée, notre pays aurait été inondé de drogue en provenance du Maroc ». Il termine en se félicitant qu’aucune goutte de sang n’ait coulé lors des manifestations du Hirak.

A l’extrême- Est du pays, à Oum El Bouaghi plus précisément, le chef du mouvement El Bina, sonne le rappel de ses troupes pour les prochaines législatives.

Pour Makri, la participation de son parti aux législatives de juin prochain est motivée par la situation politique actuelle du pays. Tout en soulignant l’importance de ce rendez-vous électoral, il affirme que le Président de la République Abdelmadjid Tebboune a fourni les garanties quant à un équitable déroulement du scrutin, et une concurrence électorale démocratique.

Atmosphère d’une sérénité retrouvée chez la mouvance islamique ou amour éternel du «koursi», clé de voûte des ambitions non encore assouvies ? C’est en avant toute…chez les ex-futurs du système. Le pied à l’étrier parlementaire mène des fois plus loin que prévu. Le MSP, ex Hamas, succomba souvent à l’attrait enivrant du koursi qui mène du parlement au maroquin ministériel. Ses membres occupèrent des postes ministériels très prisés. Car modulables en desk-business. Ils furent au ministère de la pèche, du commerce, du transport, du tourisme, des travaux publics, de l’industrie, du travail. La complaisance mutuelle qui les liait à Abdelaziz Bouteflika frôlait la félicité. Ils participèrent à tous les gouvernements de l’ex président déchu, le soutinrent sans faille, firent parti de la coalition présidentielle, et jouèrent à fond la carte de l’entrisme politique. Ils ne quittèrent le sérail-business qu’à la faveur du printemps arabe qui toucha la Tunisie, l’Égypte en divorçant avec le pouvoir pour rejoindre « l’opposition ».

Il y’a 20 ans, 69 députés du MSP et 34 du mouvement de la renaissance islamique Ennahda de Abdallah Djaballah faisaient leur entrée à l’APN (Assemblée populaire nationale) dominée par un parti- éprouvette le RND créé 4 mois plus tôt par le pouvoir.

20 ans après, les partis de la mouvance islamique repartent à l’assaut du parlement à la faveur des législatives de juin 2021.

Quid des chances de la mouvance islamique pour la consultation législative du 12 juin prochain ? Son projet d’instaurer une république islamique est-il encore viable ? Les Hamassistes (MSP) disent avoir abandonné Téhéran et Ryad et regarder plutôt du côté du modèle turc qui permet la diversification de l’économie, la promotion du tourisme, des services et de l’industrie. Sauf que ce modèle est en perte de vitesse après le putsch manqué contre Erdogan et l’incarcération industrielle de ses opposants ainsi que la restriction drastique des droits de l’homme.

La mouvance islamique raflant la mise dans la future APN? Le diable est dans le détail.

Madjid Khelassi

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