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Dans un retournement spectaculaire : les quelques jours qui ont changé l’Algérie

Sous l’effet d’incidents qui les ont profondément secoués ces dernières semaines, les Algériens sont passés de la colère à l’union sacrée autour de leur direction politique pour défendre la sécurité et la stabilité de leur pays.

Les événements que l’Algérie traverse depuis des semaines ont eu des conséquences inattendues sur l’opinion. Après les grognements suscités par les coupures d’eau au début de l’été, la colère provoquée par la pénurie d’oxygène au cœur de la troisième vague du covid-19, puis l’indignation face aux feux de forêts, le soufflet semble retomber pour laisser place au consensus.

Le point de bascule a eu lieu, immédiatement, après le lynchage ignominieux de Djamel Bensmaïn. Ce crime que l’Etat a, tout de suite, attribué au Mouvement de l’autodétermination de la Kabylie (Mak), officiellement terroriste, a profondément marqué les Algériens. Dans leur ensemble, ils attendent maintenant que la lumière soit faite sur cette scabreuse affaire et que ses auteurs soient sévèrement châtiés.

Les individus impliqués dans l’assassinat en groupe du jeune artiste ont été rapidement appréhendés par les forces de l’ordre et présentés devant le parquet. La nouvelle a soulagé la population qui espère maintenant l’arrestation des coupables présumés encore en fuite ainsi que l’extradition de Ferhat Mehenni, le leader du Mak, et la dissolution de son organisation.

Une demande à laquelle le dernier communiqué du Haut conseil de sécurité a répondu par anticipation en annonçant la volonté des autorités d’éradiquer ce groupe ainsi que le réseau islamiste Rachad qui est, lui aussi, accusé de servir les intérêts du Maroc au détriment du pays.

La rupture des relations avec le royaume alaouite était donc dans l’air. Les sommations diplomatiques d’Alger en direction de Rabat sont restées sans réponse. Lors de sa conférence de presse, mardi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a affirmé que le palais de Mohamed VI a gardé le silence sur la demande de clarification qui lui a été adressée après “la dérive dangereuse” de l’un de ses diplomates. Le représentant du Maroc à l’Onu, c’est de lui qu’il s’agit, avait, pour rappel, attenté à l’intégrité territoriale et politique de l’Algérie en déclarant le soutien de son pays à l’indépendance de la Kabylie. C’est cet acte, jugé hostile aussi bien par les pouvoirs publics ainsi que par les citoyens, qui a été déterminant dans la rupture des relations avec la monarchie voisine décidée par l’Algérie.

Il est indéniable que cette résolution a été accueillie favorablement par la majorité des Algériens qui voyaient, déjà, d’un mauvais œil le rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv. Un sentiment renforcé par leurs craintes des manœuvres de déstabilisation opérées par le trône chérifien contre leur pays. Soucieux de conserver leur unité nationale, ils ont apprécié les démarches entreprises par l’Etat pour défendre sa souveraineté et son indépendance dans un climat géopolitique embrasé.

Dès lors, les revendications politiques brandies tout au long d’une année et demie de Hirak dans la rue et sur les réseaux sociaux ont été mises en veilleuse au profit d’une union sacrée autour de la direction politique pour défendre la sécurité du pays.

Une nouvelle phase semble donc s’amorcer en Algérie où les divergences entre la base populaire et le sommet de l’Etat vont progressivement se réduire et, peut-être, ragaillardir la légitimité des institutions.

Mohamed Badaoui

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un commentaire

  1. Le maroc a enlevé la feuille de vigne qui couvrait ses relations avec Israël. Depuis l’assassinat de BEN BARKA et les comptes rendus du sultan aux services israéliens qui relataient tous les secrets des dirigeants arabes et notamment les préparatifs pour la guerre de libération de la Palestine.
    Le maroc est engagé dans une guerre contre l’Algérie dans tous les domaines. Surtout économique. Il ne faut pas se voiler la face. Pour nous faire plier. Sur le Sahara et la Palestine. Il faut vaincre dans l’épisode en cours: gazoduc nigérian. Cette bataille est primordiale.

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