
Trois poids lourds de la politique française se sont distingués des fanfarons de l’extrême droite dans leur guerre de dénigrement qu’ils livrent à l’Algérie.
Le premier est le gaulliste pur sang, l’ancien premier ministre Dominique de Villepin. Ce dernier a choisi le très spécial Média-part pour annoncer son intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles de 2027, et, l’occasion n’est pas fortuite de clarifier sa position de la crise algéro-française. Une crise alimentée par des déclarations racistes, xénophobes, haineuses vis-à-vis de l’Algérie.
“Il faut dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie… Quand on a l’histoire que nous avons avec l’Algérie, est-ce qu’on peut la ramener à une formule comme celle-là ? Qu’est-ce que ça veut dire ‘il faut supprimer l’accord de 68’ ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire en gros, il faut donner un coup à l’Algérie. C’est ça une diplomatie ? C’est ça une politique vis-à-vis d’un pays avec lequel nous sommes liés par la culture, par l’histoire, par la géographie et par le peuple ?” a-t-il déclaré dans un entretien avec Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart.
Ce célèbre ancien ministre des affaires étrangères a vivement critiqué le niveau lamentable de la diplomatie française sous la direction d’Emmanuel Macron.
“Quelque chose qui m’afflige tous les jours, c’est la façon dont les grandes affaires diplomatiques sont traitées aujourd’hui par les hommes politiques français, par Twitter en quelques phrases”.
Faut-il rappeler que, depuis le déclenchement de la guerre génocidaire, Dominique de Villepin sillonne les plateaux de télévision pour dénoncer l’occupation sioniste et, surtout, l’attitude des média français dans le traitement de ce sujet.
La deuxième personnalité est l’imbattable leader de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon.
“Nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie. Ce sont nos frères, nos sœurs, nos grands-parents, nos amis !», s’est-il écrié, dénonçant lui aussi le langage de menaces et de représailles employé par certains hommes politiques. »Y en a assez de ce vocabulaire, assez de dire que nous allons riposter. Ça suffit de montrer du doigt, toujours les mêmes, pour les culpabiliser. Il n’y aura pas de riposte, il doit y avoir une discussion (…) Vous parlez de nos familles, ça suffit !”, a-t-il ajouté.
Avant Mélenchon, Ségolène Royal, candidate à l’élection présidentielle de 2007, a plaidé pour un retour “à des relations diplomatiques respectueuses les uns des autres», estimant que »ce n’est pas à partir d’un seul cas qu’on doit stigmatiser la totalité d’un pays».
Les positions courageuses de ces trois personnalités, non seulement sur la crise algéro-française, mais aussi sur l’occupation sioniste de la Palestine, représentent des voix à contre – courant de la tendance générale, dans un pays à la dérive.
Sid Ali