
Même si les autorités algériennes ont formellement démenti, la rumeur concernant le coup de frein décidé par les autorités algériennes du commerce de et vers la France n’a pas vraiment baissé d’intensité. Pour beaucoup d’acteurs économiques français, la crise politico-diplomatique algéro-française risque de rendre les relations économiques entre les deux pays très tendues. Il s’agit, dit-on, d’une menace de taille à leur business le plus important sur le continent africain.
«Dans des déclarations à TSA, le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) Michel Bisac fustige les politiques français et « les déclarations intempestives » qui sont faites en France à propos de l’Algérie.»
« Cela a créé un vent de panique du côté des entreprises françaises comme algériennes », a confirmé au journal français Les Échos le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), Michel Bisac.
Tout en soulignant que l’Algérie demeure un pays « très attractif » et qui a « ses propres règles qu’il faut respecter », le président de la CCIAF a mis le doigt sur le vrai problème, regrettant que « la France ne se comporte pas comme elle devrait » et qu’elle « ne prend pas toutes les précautions nécessaires ».
« Il faut que nos politiques prennent toutes les précautions quand ils parlent de l’Algérie, un pays de 45 millions d’habitants aux portes de l’Europe, qu’il faut respecter”, déclare Bisac à TSA. « Mon message est destiné aux politiques à Paris sur nos entreprises en Algérie et les intérêts économiques entre les deux pays. Les décisions impactent aussi les entreprises algériennes. En France, il y a beaucoup de déclarations intempestives et quand on évoque l’Algérie, on ne parle que des OQTF et des clandestins, alors que 99% des Algériens en France travaillent et sont bien intégrés », accuse-t-il.
La relation politique entre les deux pays s’est réduite, depuis des mois, à sa plus simple expression. L’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris le mois de juillet dernier à la suite des déclarations du président Emmanuel Macron sur le Sahara occidental. Des déclarations confirmées lors de son dernier voyage au Maroc.
Si la France officielle a choisi le Maroc comme pays pivot en ignorant totalement l’Algérie, il serait dans la logique des choses que l’Algérie réagit en conséquence. Et la question ne se limite pas à un l’alignement de la France sur le plan marocain concernant le Sahara occidental, mais aussi sur le plan économique. Il suffit de voir la valeur des contrats signés avec le Royaume de M6 et le montant des investissements directs.
Sid Ali