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Professeur Djamel Eddine Nibouche : notre système de santé est archaïque

Le système de santé algérien ne cesse de susciter l’inquiétude des spécialistes. La pandémie du coronavirus a contribué à le mettre à nu. La solution est, dirait-on, de le réformer. Mais, la réforme tarde à prendre forme, et surtout à produire les résultats escomptés.

Lors de son passage à l’Emission « l’Invité de la rédaction de la chaine III », le professeur Djamel Eddine Nibouche, chef service de cardiologie à l’hôpital Nafissa Lahrèche à Alger, ne mâche pas ses mots en déclarant : « Vous pouvez avoir un hôpital des plus modernes possibles mais sans les compétences requises ça ne sera que coquille vide». C’est pourquoi, le système a bel besoin d’être réformé de fond en comble.

On fait une réforme, appuie M. Nibouche, quand un système devient non performant et l’urgence est de passer au diagnostic pour aborder une réelle réforme en concertation avec les experts, avec les gestionnaires, avec les auxiliaires du secteur et toute l’équipe régissant l’établissement hospitalier en Algérie.

Il n’hésite pas à qualifier notre système d’archaïque et appelle à amorcer des chantiers de réflexions pour repenser les priorités et les missions dévouées à l’hôpital afin d’aboutir à « un système fonctionnant de pleine efficacité ».

La réforme est intersectorielle, dit-il, elle fait intervenir tout l’ensemble de la santé pour parfaire la rénovation du système sanitaire dont la gestion hospitalière. « Il faut savoir que l’épidémiologie d’un pays change avec l’évolution des maladies. Avec cette évolution les moyens et méthodes doivent évoluer parallèlement », explique-t-il. L’état épidémiologique algérien n’est plus celui des années 1970. Aujourd’hui, il y a les maladies dégénératives, le cancer, le diabète, etc.

Selon l’intervenant, un système sanitaire doit s’adapter aussi aux catastrophes avec à la carte un plan national de sauvetage, citant au passage avec regret l’exemple de l’action anti-covid disant : « On n’était pas préparé à cette épidémie ».

Il y a des priorités, on doit procéder par phases, propose-t-il, à commencer par réorganiser l’hôpital car il y a un désordre. « La gestion de nos hôpitaux est archaïque et il faut remettre de l’ordre et moderniser sa gestion. « La gestion hospitalière est anachronique et repose sur des méthodes anciennes », fait-il constater appelant à une modernisation rigoureuse de cette gestion.

« Numériser c’est bien, mais cela ne suffit pas, tout doit être réformé en phase », estime-t-il.  Le comparant à une entreprise ou un hôtel, l’hôpital doit être, de son avis, géré comme une clinique privée, qui ne souffre pas de pannes qui causent des arrêts de services et pour s’y faire avec une gestion moderne « il faut le débarrasser de certaines charges comme la nourriture, de la maintenance, la gestion du parc ambulance, de la blanchisserie qui ne font pas partie de sa vocation première.

« Voyez-vous une clinique privée qui travaille 24 heures 7/7 tomber en panne ?! Alors qu’au niveau d’un hôpital on reste des mois pour pouvoir réparer un appareil », fait-il constater non sans amertume. Le point crucial de la réforme reste, de son point de vue, étroitement lié aux personnes compétentes, aux personnes expérimentées dans la gestion hôtelière et du personnel en collaboration avec le corps médical.

« Pour accéder à cette norme de fonctionnement, la gestion de l’hôpital doit se hisser aux standards internationaux », martèle le professeur Nibouche disant : « Ce qu’il nous faut c’est une équipe de gestion cohérente pour accomplir une gestion intégrée afin de réaliser de bonnes performances ».

Synthèse : R.N

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