Le premier secrétaire du Front des Forces Socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a appelé, lors d’une conférence de presse tenue mercredi, à des élections générales anticipées d’ici la fin du premier semestre 2025, afin de donner une nouvelle légitimité aux conseils élus, tant locaux que nationaux, lors du prochain mandat quinquennal”.
Tout en laissant entendre que son parti participera aux prochaines joutes, le candidat malheureux des dernières présidentielles, a plaidé pour une “révision de la loi sur les partis politiques et une réforme profonde des lois communales et de wilaya, ainsi que du code électoral, pour permettre l’émergence d’une véritable représentation démocratique dans le pays”.
Le premier secrétaire du plus ancien parti d’opposition en Algérie a également appelé à une “réforme profonde de l’Autorité nationale des élections”, afin qu’elle devienne “réellement indépendante, capable de garantir la transparence des prochaines élections et l’égalité des chances entre tous les candidats, quelle que soit leur position vis-à-vis de l’autorité”. Il a considéré cela comme une “condition essentielle pour garantir des élections justes et renforcer la participation électorale, dans un contexte où l’abstention et le désengagement demeurent, hélas, les principales caractéristiques de la vie électorale en Algérie”.
Appelant le président réélu à prendre “des décisions politiques audacieuses, d’où la nécessité d’établir un climat de détente et d’ouverture démocratique afin de renforcer le pays face aux grands défis”.
Youcef Aouchiche a exprimé la nécessité d’une “amnistie présidentielle pour les prisonniers”, espérant que le président utiliserait ses pouvoirs pour abroger l’article 87 bis du code pénal et mettre fin à la criminalisation excessive de l’engagement politique et des droits. Il a également plaidé pour l’ouverture des espaces politique et médiatique, en annulant toutes les lois qui entravent les libertés.
Aouchiche considère ces mesures comme “essentielles pour garantir une véritable pluralité, où toutes les tendances politiques nationales peuvent exprimer librement leurs opinions”. Il a salué l’engagement du président élu, dans son discours, à engager un dialogue national pour consolider la démocratie et l’État de droit.
Revenant sur sa participation aux présidentielles, le patron du FFS a déclaré que son parti “est sorti vainqueur” pour plusieurs raisons : politiques et géopolitiques. “Nous n’avons pas gagné, mais nous n’avons pas non plus perdu”. “Nous avons réussi à établir le parti comme une force politique d’opposition proposant des solutions concrètes pour que l’Algérie avance sur le chemin de la démocratie et du progrès”, a –t-il souligné
Aouchiche n’a pas omis de rappeler sa revendication d’ouvrir une enquête approfondie sur les conditions entourant l’organisation du scrutin présidentiel et l’annonce des résultats provisoires par l’Autorité nationale des élections”, soulignant que “cet organe a complètement ignoré la volonté populaire en diffusant des chiffres infondés… ” Il a ajouté qu’il est crucial que les autorités prennent des mesures strictes pour établir des responsabilités et poursuivre tous les impliqués dans cette manipulation manifeste, qui a terni l’élection et nui à l’image du pays.
“Nous avons relevé le défi en recentrant l’intérêt des citoyens sur le débat politique national et en élargissant les espaces d’expression publique”, a -t-il ajouté tout en affirmant que le Front des Forces Socialistes, en s’engageant de manière responsable dans ce scrutin, en est sorti plus fort et déterminé à poursuivre le combat pour réaliser les nobles objectifs de son projet sociétal.
Il a également insisté sur le fait qu’il est convaincu d’avoir mené une campagne électorale juste et digne, à la hauteur des attentes des citoyens, et s’est engagé personnellement à poursuivre la lutte pour une Algérie libre, démocratique et sociale.
Cette lutte, qu’il a renouvelée lors du sixième congrès de son parti, ne se limitera pas à cette dernière élection. Il a précisé que les élections du 7 septembre étaient une étape parmi d’autres, et que le véritable défi reste de construire un grand parti disposant de toutes les compétences nécessaires pour assumer pleinement ses responsabilités dans la construction de l’Algérie de demain.
Concernant les considérations idéologiques et partisanes, il a affirmé : “Nous avons clairement prouvé que le courant national, progressiste et moderne, est toujours présent et a un avenir dans le paysage politique national”.
Synthèse : Sid Ali