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Itinéraire d’un couffin détesté

En vrac par Madjid Khelassi

Mercredi  18 mars, 12 nouveaux cas du virus Corona en Algérie, portant le nombre à 72 cas confirmés, dont 6 décès…Courbe pas encore alarmante mais en progression quand même. Mais une autre courbe, celle, plus sadique est en train de faire ravage et qui est celle des produits de large consommation en l’occurrence  les légumes et les fruits.

Mercuriale, dit-on de cette règle d’airain qui régit les rapports entre clients et vendeurs dans tous les marchés de la planète. Chez nous, c’est elle  plutôt  la  « spirale » qui affole les porte-feuilles et mène tout droit aux fins de mois impossibles.

Il y’a 3 ou 4 jours, la pomme de terre ( truffe du pauvre comme la définissait V. Hugo) se vendait entre 30 et 32 dinars…Mercredi 18 mars, elle plane à 120 dinars. Et le reste suit dans une normalité affichée. Pour l’Algérien, c’est chaque jour  l’inconnu dans l’itinéraire d’un couffin détesté.  La promenade maraîchère vire en déprime sans nom. Ce n’est pas nous…disent les vendeurs. C’est les intermédiaires ! Il y’a tellement de sous-traitants que chaque légume est livré par une personne différente, assène un vendeur de persil ! Tant pis, on se payera sur la bête…Le client.

 Même à Djamaa Lihoud, réputé marché le plus abordable d’Algérie, ne fait plus dans la décence. Les fruits et légumes y dansent dans une sarabande endiablée. Étrange monde que celui des marchands de produits de large consommation…C’est une nébuleuse que dirigent des hédonistes aux mains glaiseuses et au profit assumé. Ignorant la loi, la réglementation depuis le démantèlement des halles et de la traçabilité des produits via la souche, ils sont une Issaba bien plus ancienne que celle qui truste l’expression depuis quelque temps.  Monde opaque que régit le « sans facture » , le sans foi ni loi.  C’est un monde où le consommateur gémit et où le maraudeur renchérit. Et combat inégal de l’offre qui étrille la demande en laissant le citoyen sur le carreau dès les premiers jours de  la fin du mois.

Une pandémie bouleversant la planète s’incruste chez nous. Ce sera un dur combat à mener. Mais l’ancienne pandémie, celle de ces maquereaux -maraîchers- intermédiaires de l’agro-alimentaire  a déjà mis le citoyen par terre. Et image quotidienne insoutenable  que personne ne peut nier, ni évacuer…Celle des hères qui chaque soir se disputent le contenu des poubelles de l’Algérie pétrolifère. L’Algérien achève son prochain bien plus vite que les maladies.

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