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“En vrac” par Madjid Khelassi : Ali Yahia Abdenour…Le combat d’une vie 

Ali yahia Abdennour, doyen des défenseurs des droits de l’homme, s’est éteint ce dimanche matin à l’âge de 100 ans. Pourfendeur infatigable des injustices et de la dignité bafouée des opprimés, il aura été, un siècle durant, la figure emblématique du combat contre l’arbitraire.

Né en 1928 sur les hauteurs du Djurdjura, Da Abdennour, comme on l’appelle affectueusement, est dès son jeune âge, meurtri par l’injustice coloniale.

Et c’est dans les années  40 qu’il rejoint le PPA-MTLD , première étape de son long combat. En 1949, il quitte le parti lors de la crise berbériste.

Il rejoint le FLN en 1955. Arrêté en 1956, il est assigné à résidence puis libéré à quelques encablures de l’indépendance.

Secrétaire général de l’UGTA , député de Tizi-ouzou, ministre dans le gouvernement de Boumedienne de 1965 à 1968, il prend la tangente en devenant avocat, et se consacrera dès lors à la défense des droits de l’homme.

Président d’honneur de la LADDH, dont il est membre fondateur, il s’oppose à l’arrêt du processus électoral de 1991.

En 2017, il appelle, conjointement avec Taleb El Ibrahimi et Rachid Benyelles, à déclarer l’incapacité de Bouteflika à diriger le pays.

En 2019 , un mouvement, né des entrailles de l’injustice, et nommé Hirak ,ravive en lui l’espoir d’une Algérie meilleure.

Boutef jette l’éponge. Da Abdennour se mire dans le Hirak, en faisant quelques pas chez lui. L’image fait le tour du monde et résume son inlassable combat.

Cela pourrait s’intituler : Ali Yahia Abdennour ou le combat d’une vie !

Combat pour les droits de l’homme, contre toutes les formes d’injustice, pour une Algérie démocratique.

Toute sa vie durant, il ne cessa de caresser avec des yeux d’enfant, cette fascinante  et inaccessible machine des rêves… qu’est la démocratie.

Emprisonné, assigné, vilipendé par un système qui bâillonne tous ceux qui ne plient pas, Ali Yahia Abdennour, ne succomba jamais à la bouffonnerie dispensatrice de privilèges, et son grotesque cortège de singeries

Ali Yahia Abdenour nous a quitté ce dimanche. L’horloge de son domicile tintera désormais sans lui. Mais sa voix fluette et attendrissante nous habitera pour toujours.

Ali Yahia s’est éteint , a dit la presse ! Quelle méprise ! Est-ce qu’une étoile s’éteint ? Surtout si elle scintille sur le rêve d’une Algérie…comme l’aurait  aimé  Da Abdenour.

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