Accueil / Non classé / En raison de sa solidarité avec la Palestine : l’histoire d’un chercheur algérien arrêté par la sécurité française

En raison de sa solidarité avec la Palestine : l’histoire d’un chercheur algérien arrêté par la sécurité française

Le chercheur franco-algérien, Yannis Arab appelle les autorités judiciaires et sécuritaires françaises à lui restituer son matériel électronique confisqués lors de l’opération de perquisition et de détention dont il a fait l’objet en octobre dernier, sur fond d’accusation d’«apologie de terrorisme» en raison de publications en faveur de la cause palestinienne.

Le domicile d’Yanis Aarab, qui prépare une thèse de doctorat sur «La migration des Algériens vers la Palestine à l’époque coloniale», a été perquisitionné le 8 octobre. Du matériel électronique a été saisi, alors que le chercheur a été placé en détention.

Des images vidéo montraient des gendarmes français prenant violemment d’assaut la maison du chercheur, fracassant la porte et arrêtant Yannis, son jeune frère et son cousin, au grand étonnement de sa mère, qui documentait l’événement. Comment se fait-il que la défense de la cause palestinienne serait répréhensible? a-elle déclaré.

Yannis Aarab estime que « l’affaire est liée à une stratégie d’intimidation des chercheurs et des militants, et à la volonté de faire taire les voix pro-palestiniennes, non seulement en France, mais partout ou ailleurs».

Le chercheur a souligné que « ces perquisitions et détentions violentes auront des conséquences négatives » sur ses recherches, car ses appareils électroniques, son téléphone portable et son ordinateur lui ont été confisqués, ainsi que sa thèse et ses archives, estimant que l’affaire était devenue «un obstacle à sa liberté académique et sa liberté de recherche.

Le chercheur a également confirmé qu’il poursuivra ses recherches, ajoutant qu’il ne sait pas actuellement quand la police lui rendra ses appareils. Ils lui ont dit qu’ils devaient copier les fichiers et qu’ils les rendraient dans quelques jours. Il les attend toujours après trois semaines.

Yannis Aarab explique : « Le procureur de Grenoble m’a accusé de faire l’apologie du terrorisme, à cause d’écrits que j’ai publiés le 7 octobre 2023, dans lesquels je disais que la Palestine retrouverait ses droits, et que la résistance palestinienne était légitime.»

Le chercheur ajoute: Ma position est que la résistance palestinienne est le résultat de la violence coloniale, et donc la police m’a posé une question qui a été fréquemment posée aux militants et même aux chercheurs depuis plus d’un an, qui est : « Est-ce que vous condamner les événements du 7 octobre ? Ma réponse s’appuie sur des preuves historiques : si vous m’accusez de faire l’éloge du terrorisme, alors vous devez saluer le général de Gaulle et l’accuser de terrorisme, car le général de Gaulle lui-même l’a confirmé, le 27 novembre 1967, devant l’Assemblée nationale française, en déclaré : : « Israël organise sur les terres qu’il occupe une occupation qui ne peut être menée sans répression, persécution et expulsion, et une résistance a émergé contre elle, qu’Israël a à son tour qualifiée de terrorisme.»

Vous n’avez qu’à ressusciter Mandela et changer le nom de la place Nelson Mandela à Grenoble, parce qu’il soutenait la résistance palestinienne. Alors qu’il a été traité de terroriste, il répondait : « À ceux qui m’accusaient de terrorisme, je répondrais que c’est l’oppresseur, et non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la répression et la violence, les opprimés n’ont d’autre choix que d’utiliser la violence. Dans notre cas, il s’agissait d’une forme de légitime défense. » Et donc l’accusation d’apologie de terrorisme ne repose sur rien.

Selon Yannis Aarab, en tant qu’Algérien et descendant de ceux qui ont vécu le colonialisme, le colonialisme a créé chez chaque Algérien une réaction profonde et inébranlable contre toutes les formes de colonialisme. Nous nous sentons donc liés à la question palestinienne. Cette question est une question anticoloniale par excellence.

Yannis Aarab a conclu qu’il avait reçu de nombreux soutiens de la part des chercheurs, notamment de François Burgat, éminent chercheur en études islamiques, également accusé de faire l’apologie du terrorisme.

Mah.B

A propos LA NATION

Voir Aussi

Edition du 05/06/2023 :

Edition-LA-NATION-du-05-06-2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *