Amazon en tête, les géants de la tech ont largement profité de la crise sanitaire mondiale. Pour le premier trimestre 2021, leurs résultats financiers ont même dépassé leurs espérances. Le tout au détriment de l’économie traditionnelle.
La Silicon Valley a rendu une copie truffée d’excellents résultats financiers pour le premier trimestre 2021, et ceux d’Amazon, publiés le 29 avril, n’ont pas déçu les investisseurs après une année de pandémie qui a propulsé les appareils et services numériques au rang de produits essentiels pour les consommateurs.
Amazon, leader mondial du commerce en ligne et du cloud (informatique à distance) a plus que triplé son bénéfice net, à 8,1 milliards de dollars pour la période de janvier à mars. Le groupe a aussi largement dépassé ses propres attentes et celles du marché avec un chiffre d’affaires de 108,5 milliards de dollars.
Ainsi que le rapporte l’AFP, les performances de l’entreprise sont portées par les ventes sur sa plateforme de e-commerce, notamment en Amérique du Nord, mais aussi par les services aux entreprises sur sa place de marché (24 milliards de dollars, +64%) et par les recettes publicitaires (7 milliards de dollars, +77%). AWS, sa division de cloud, n’est pas en reste, avec 13,5 milliards de revenus, en hausse de 32% sur un an.
«Nous avons vu de nombreuses entreprises décider qu’elles ne veulent plus gérer leur propre infrastructure technologique […] Nous pensons que cette tendance va continuer pendant la reprise post-pandémie», a déclaré le directeur financier du groupe, Brian Olsavsky, cité par l’AFP.
«Les grandes entreprises de la tech sont au bon endroit au bon moment. Le Covid-19 a accéléré la transformation numérique dans l’éducation, la santé, le télétravail et le e-commerce, et amélioré la rentabilité de ces firmes», a de son côté constaté Darrell West, un chercheur du centre pour l’innovation technologique à la Brookings Institution.
Les géants de la Tech poignardent l’économie traditionnelle
Qu’ils capitalisent sur le temps passé en ligne par les internautes, sur leurs transactions ou leurs achats d’appareils électroniques, les géants de la tech ont réalisé des profits exubérants début 2021, tandis que l’économie traditionnelle souffrait des restrictions de déplacement et d’activité liées à la pandémie.
Alphabet, maison-mère de Google, a réalisé 55,31 milliards de chiffre d’affaires de janvier à mars, soit 34% de plus qu’il y a un an. Dès le printemps dernier, le moteur de recherche et son voisin Facebook ont investi à foison dans les outils et plateformes pour faciliter les transactions en ligne, et inciter les ménages et les commerçants à utiliser leurs services, déjà très populaires pour le divertissement ou la recherche d’informations. Ils ont ainsi conforté leur emprise sur le marché mondial de la publicité numérique.
Selon le cabinet d’études eMarketer, Facebook est bien parti pour dépasser les 100 milliards de dollars de revenus publicitaires nets pour la première fois en 2021, et ainsi conserver la deuxième position en termes de parts de marché mondial (23,7%), derrière Google (28,6%), et loin devant Amazon (5,8%).
«Nos activités ont réalisé de meilleures performances que ce que nous avions prévu», a reconnu le 28 avril Mark Zuckerberg, le patron du réseau social. Sur la période de janvier à mars, Facebook et Apple ont vu leurs bénéfices nets doubler respectivement à 9,5 et 23,6 milliards de dollars.
La société de Cupertino a fait exploser ses ventes d’iPhone (+66%), de tablettes iPad (+79%) et d’ordinateurs Mac (+70%). Les velléités de régulation de la part de l’Europe et aussi de Washington apparaissent comme les seuls éventuels nuages à l’horizon de la côte ouest des Etats-Unis, où se trouvent les sièges des Gafam.
Facebook et Google font déjà face à des poursuites de la part des autorités américaines sur le front du droit de la concurrence, et Apple et Amazon sont visés par des enquêtes similaires.
R.E