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Des milliers de contractuels mis à la porte : Court-circuit à la Sonelgaz

La confusion règne dans les filiales de Sonelgaz où des milliers de travailleurs contractuels ont déclenché, depuis quelques jours, un mouvement de protestation contre leur licenciement, selon des publications sur les réseaux sociaux.

Kahrakib, Kanagaz, Kahrif, Energa et Etterkib, des filiales du groupe de la Société nationale de l’électricité et du gaz connaissent une agitation sans précédent depuis le 31 décembre. Le mouvement de protestation a été déclenché par des travailleurs contractuels à la suite de leur licenciement collectif, selon des publications mises en ligne sur les réseaux sociaux par les concernés. Certaines d’entre elles avancent le chiffre de 8 mille et parfois 12 mille employés mis au chômage, sans précision du motif, par la direction.

Hier, samedi, deuxième jour du weekend, il a été impossible de contacter un responsable de la compagnie. La page Facebook et le site électronique de Sonelgaz ne mentionnent, de leur côté, aucun incident. L’Union générale des travailleurs algériens observe, elle aussi, le mutisme sur le sujet. Pourtant, le 2 décembre au moins un sit-in a été organisé à Alger devant le siège de la direction générale et dans d’autres régions du pays. Un autre était également prévu hier à Alger. La presse qui n’a, pour l’instant, rapporté aucune information sur le mouvement a été dénoncée par les protestataires.

Les partis politiques ont de leur côté complètement occulté la question, à l’exception du Parti des travailleurs de Louisa Hanoun, qui s’est contenté de faire référence à la page Facebook d’un collectif de Khragaz qui a annoncé le rassemblement, tenu le 2 décembre, «au niveau de la direction générale pour dénoncer le plan de licenciement de milliers de travailleurs contractuels des filiales Kahrakib  Kanagaz, Kahrif,…».

Sur la même page, un autre poste indique qu’«après la fusion des entreprises de travaux de Sonelgaz (…), nous avons été surpris par l’expulsion de la plupart ou de la totalité des travailleurs de leurs postes dans leurs différents grades». La décision, précise le texte, a touché 11 mille travailleurs dont certains totalisent «20 et 30 ans de travail dans la même entreprise».

Le 10 mars, Sonelgaz a annoncé la mise en œuvre d’opérations de fusion, en vue de «rationaliser les dépenses, maîtriser le coût et créer des sociétés plus fortes permettant de créer de la valeur ajoutée et d’assurer un développement économique à long-terme».

L’objectif de cette restructuration consiste à «fédérer, partager et réactiver les ressources et moyens et remporter des acquis plus grands, en vue de les réintégrer dans les projets stratégiques, qui visent à satisfaire la clientèle et assurer le service public», selon Sonelgaz.

Il est question de fusionner la Société de travaux et montage électriques (Kahrakib), la Société de travaux d’électricité (Kahrif), la Société de réalisation des canalisations (Kanaghaz) dans une seule entité et, dans une autre, la Société de montage industriel (Etterkib) et de la Société de réalisation d’infrastructures (Inerga).

Par ailleurs, le groupe a attribué la majorité des activités de la société Maintenance et prestations véhicules à la Société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz. La Compagnie de l’engineering de l’électricité et du gaz a été, pour sa part, rattachée à la Société algérienne de gestion du réseau de transport d’électricité.

Le géant énergétique a aussi exprimé sa volonté d’unifier la grille des salaires, revoir les primes et garantir des salaires «équitables» pour «mettre fin aux inégalités enregistrées et mieux récompenser l’ensemble des travailleurs pour leurs efforts». Pour ce faire, il a installé une commission paritaire de haut niveau et dit avoir mobilisé «tous les moyens pour l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des employés de toutes les filiales du groupe». A aucun moment, il n’a évoqué un plan de licenciement collectif, d’où la surprise et la colère des contractuels en ce début d’année.

Mohamed Badaoui

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