Accueil / National / Après plusieurs reports : enfin le 6e recensement général de la Population et de l’habitat

Après plusieurs reports : enfin le 6e recensement général de la Population et de l’habitat

Le sixième recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) sera organisé au premier semestre de l’année 2022. A moins que l’épidémie du covid-19 ait un autre mot.

Cette opération d’envergure a lieu, en principe, tous les dix ans permet de produire des données statistiques sur divers indicateurs socio-économiques et culturels avait été annulée trois fois de suite sous trois différents gouvernements.

En septembre 2019, lorsque Abdelkader Bensalah assurait la fonction de chef d’Etat par intérim, Salah Eddine Dahmoune, alors ministre de l’Intérieur des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, avait déclaré qu’il allait être organisé en 2020. Toutefois, le déclenchement de la pandémie mondiale, quelques mois plus tard, a fait échouer l’opération qui était initialement prévue en 2018 avant d’être reportée, semble-t-il, pour des raisons financières.

Début 2021, c’est Kamel Beldjoud, ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, toujours en poste, avait affirmé que la 6e édition du RGPH sera menée dans le courant de l’année, “si la situation sanitaire s’y prête”. Sauf qu’une troisième vague du covid-19 allait le démentir.

Hier, c’était au tour de Hocine Cherhabil, ministre de la Numérisation et des Statistiques, d’annoncer que le 6e RGPH sera finalement organisé durant le premier semestre de l’année 2022. Pour la première fois, la collecte des informations se fera grâce à tablettes numériques en remplacement aux questionnaires en papier. Dahmoune avait, en ce temps, promis le recours aux mêmes procédés.

L’Algérie avait effectué son premier recensement de la population et de l’habitat en 1966. Depuis, cette opération est devenue une “tradition et un engagement” pour l’Etat qui l’effectue tous les dix ans, au regard de son importance socioéconomique. Il s’agit donc d’un tableau de bord nécessaire pour la bonne gouvernance à condition qu’il soit confectionné avec des données fiables. Or, comme la plupart des pays sous-développés, l’Algérie vit sous un régime dit de  “statistiques imparfaites”. Autrement dit, une connaissance médiocre de la société et des besoins de la population. Et si l’on parle aujourd’hui de “zones d’ombre” pour qualifier les régions sous administrées, manquant des plus élémentaires des nécessités, c’est parce que les citoyens qui y demeurent et qu’on classe ailleurs dans la case “de seconde zone” n’apparaissent pas dans le radar de l’Exécutif.

La population algérienne a quadruplé depuis la création, en 1964, du Comité national de recensement. Elle compte aujourd’hui plus de 42 millions d’âmes et se reproduit à un taux de plus 25 pour mille habitants. Elle donne naissance à 1 million de nouveau-nés, grâce à un taux de fécondité de près 3 enfants par femme.

Chaque année, des millions d’Algériens investissent l’école, l’université, les centres de formation. Chaque année, ils arrivent par millions sur le marché du travail et du logement. Ils réclament des soins, des services et des loisirs. Rien de mieux qu’un recensement général pour construire le tableau de bord qui permette de gérer ce flux et en faire une force du pays au lieu d’une masse informe qui vit de colère et de ressentiments.

Ces évidences ont poussé le premier ministre Aïmen Benabderrahmane a créé un Conseil national des statistiques dont il a installé les membres hier. A cette occasion, il a souligné l’importance du développement des statistiques, affirmant que le succès des réformes dépend de la qualité et de l’efficacité de ce système.
“L’installation du Conseil aujourd’hui 20 octobre”, a-t-il dit, “coïncide avec la journée mondiale de la statistique”. Cela “traduit  l’intérêt accordé par l’Etat au système national des statistiques, et découle de notre profonde conviction quant à son  rôle dans le succès du programme de développement et de redressement ambitieux que nous œuvrons tous à faire aboutir chacun selon sa position et sa responsabilité”.
Benabderrahmane a, en outre, souligné la nécessité de recenser les besoins des citoyens en matière de prestations sanitaires, d’enseignement, d’emploi et d’environnement. Une démarche qui, selon lui, ne saurait se passer d’un système de statistiques “efficient et efficace qui donne un  tableau exhaustif de la structure démographique en fonction de la répartition géographique, et de son évolution à travers le temps”.

Mohamed Badaoui

A propos LA NATION

Voir Aussi

Saison estivale : Air Algérie rajoute 26 vols supplémentaires

Les 68 vols supplémentaires d’Air Algérie offrent globalement 5.816 sièges par semaine, dont 44 vols …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *