
Cette provocation est quelque peu prévisible surtout que le ministre, français de l’Intérieur, Bruno Retailleau n’a pas cessé de cracher son venin sur l’Algérie et de multiplier des déclarations à l’emporte-pièce malgré son désaveu par la justice française sur le dossier d’un influenceur et la désolidarisation des membres du gouvernement, y compris le Premier ministre Bayrou, avec lui sur son idée d’organiser un référendum sur des questions liées à l’immigration.
La période de fragile accalmie observée ces derniers jours entre Alger et Paris a été de très courte durée. Le traitement humiliant réservé par les services aéroportuaires français aux Algériens au niveau des aéroports de Paris a replongé les relations déjà assez dégradées entre les deux pays dans un nouvel épisode de frictions. Le Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l’étranger, M. Sofiane Chaib, a convoqué, mardi, l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, pour lui signifier la “ferme protestation” du gouvernement algérien suite aux traitements ‘’totalement inadmissibles” et “provocateurs” réservés à des ressortissants algériens au niveau des aéroports de Paris, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines. C’est la 2ème fois en l’espace d’un peu plus d’un mois que le représentant diplomatique de la France a été convoqué par le gouvernement algérien. En effet, mi-décembre 2024, M.Ramontet avait été convoqué par ministère des Affaires étrangères au lendemain de la diffusion par la Télévision algérienne des aveux d’un ancien terroriste qui s’est dit avoir été victime d’une tentative de manipulation par les services français afin de créer des cellules terroristes en Algérie. “L’Algérie relève avec une profonde préoccupation les témoignages concordants d’un certain nombre de ressortissants algériens sur des traitements provocateurs, dégradants et discriminatoires auxquels ils sont soumis par la Police aux Frontières au niveau des aéroports de Roissy Charles-De-Gaulle et d’Orly”, lit-on dans le communiqué. “Il a également affirmé le rejet catégorique de l’Algérie de toute atteinte, de quelque manière que ce soit, à la dignité de ses citoyens, ou de les instrumentaliser à des fins de pression, de provocation ou de tentative d’intimidation à l’encontre de leur pays”, a ajouté de même source. “Le Secrétaire d’Etat a demandé à l’ambassadeur d’informer son gouvernement de la nécessité de prendre toutes les mesures indispensables, afin qu’il soit mis fin, sans délai, à ces agissements et pratiques inacceptables qui déshonorent le gouvernement français”, a conclu le texte. Certains médias nationaux ont rapporté, lundi, que« des voyageurs algériens munis de visas en règle ont subi un calvaire à leur arrivée aux aéroports français, notamment à Paris».
Cette provocation est quelque peu prévisible surtout que le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau n’a pas cessé de cracher son venin sur l’Algérie malgré son désaveu par la justice française sur le dossier d’un influenceur et la désolidarisation des membres du gouvernement, y compris le Premier ministre Bayrou, avec lui sur son idée d’organisation d’un référendum sur des questions liées à l’immigration. Vouloir allumer un contre-feu pour se sortir de cet isolement dans lequel il s’est fourvoyé, il ne s’y prendrait pas autrement Surtout que le sujet Algérie est fort vendeur auprès d’une bonne partie de l’opinion publique française. Les déclarations d’un autre visage de la droite française, en l’occurrence le patron de l’Union de la droite Républicaine, Eric Ciotti, un allié du Rassemblement national, où il a qualifié l’Algérie d’ ‘’Etat voyou’,’ présageaient aussi cette nouvelle attaque contre l’Algérie. Pourtant, au lendemain de la sortie, il y a une quinzaine de jours, assez mesuré et plus au moins conciliante du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barreau, et surtout la visite en Algérie du patron de la DGSE, Nicolas Lerner, la tension entre les deux pays a baissé d’un cran et beaucoup se sont mis à espérer que c’en était fini de cette énième bisbille. Ce n’est malheureusement pas le cas. Il faut dire que depuis les dernières élections législatives françaises remportées par le Rassemblement national, en gagnant pas moins de 143 sièges, mais surtout depuis l’entrée au gouvernement de certaines figures de la droite dure, à l’image du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, la France a imprimé un grand virage à sa politique étrangère, notamment sur les dossiers engageant l’Algérie, et depuis rien ne va plus entre Alger et Paris.
Ali.C