Accueil / National / Affaire du drone armé malien : l’Algérie dénonce les agissements d’un projet putschiste

Affaire du drone armé malien : l’Algérie dénonce les agissements d’un projet putschiste

•   C’est la troisième fois qu’un drone malien viole l’espace aérien de l’Algérie

A l’annonce de la Confédération des États du Sahel (CES) de retirer leurs ambassadeurs à Alger à la suite de la destruction par l’Armée algérienne d’un drone malien violant l’espace aérien national, le gouvernement algérien a, tout de suite appliqué le principe de la réciprocité en rappelant ses ambassadeurs du Mali, du Niger et à différer la prise de fonction de son nouvel Ambassadeur au Burkina Faso. Tout en regrettant  « profondément l’alignement inconsidéré du Niger et du Burkina Faso sur les thèses fallacieuses présentées par le Mali ».

Le ton adopté par les autorités algériennes est d’une fermeté rarement égalée vis-à-vis d’un régime qualifié de putschiste et anticonstitutionnel.

Dans un communiqué publié hier par le ministère des affaires étrangères, l’Algérie affirme avoir pris connaissance, avec un «sentiment de grande consternation, du communiqué du Gouvernement malien de la transition, ainsi que de celui émanant du collège des chefs d’État de la Confédération des États du Sahel».

Le texte dénonce de «graves accusations contre l’Algérie» contenu dans le communiqué du gouvernement de la transition au Mali, en soulignant qu’en « dépit de leur gravité, toutes ces allégations mensongères ne dissimulent que très imparfaitement la recherche d’exutoires et de dérivatifs à l’échec manifeste de ce qui demeure un projet putschiste qui a enfermé le Mali dans une spirale de l’insécurité, de l’instabilité, de la désolation et du dénuement. »

L’Algérie rejette avec « force cette tentation présente dans toutes les attitudes malveillantes et systématiquement infondées par lesquelles la junte des putschistes qui sévissent au Mali tente vainement de faire de notre pays un bouc émissaire aux revers et aux déboires dont le peuple malien paie le prix le plus lourd ».

Alger qualifie les putschistes de Bamako de « clique inconstitutionnelle », dont l’échec est « patent à tous les niveaux, politique, économique et sécuritaire ».

« Les seuls succès dont cette même clique peut se prévaloir sont ceux de la satisfaction d’ambitions personnelles au prix du sacrifice de ceux du Mali, de l’assurance de sa survie au détriment de la protection du Mali et de la prédation des maigres ressources de ce pays frère aux dépens de son développement », ajoute le ministère des A.E.

Il estime que la « collusion que le gouvernement malien établit avec une extrême légèreté entre l’Algérie et le terrorisme manque tellement de sérieux qu’il serait superflu de lui prêter attention ou d’y répondre ».

« En effet, la crédibilité, l’engagement et la détermination de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme n’ont besoin ni d’être justifiés, ni d’être établis. Par contre, la première menace et la plus déterminante sans doute qui pèse sur le Mali aujourd’hui réside dans l’incapacité des putschistes à assumer la lutte anti-terroriste réelle et effective, au point d’en confier la gestion au mercenariat dont l’Afrique a tellement pâti dans son histoire récente », ajoute le ministère des Affaires étrangères.

La réponse algérienne revient aussi sur la destruction par les forces de défense aérienne du territoire de l’ANP d’un drone de reconnaissance armé malien qui a fait immédiatement l’objet d’un communiqué officiel du ministère de la Défense Nationale.

Alors que Bamako accuse Alger d’avoir détruit ce drone armé sur son territoire, l’Algérie maintient sa version des faits. Le communiqué précise que le Gouvernement algérien « maintient les termes » de ce communiqué du MDN.

Mieux, il ajoute des éléments : « Premièrement, toutes les données se rapportant à cet incident sont disponibles dans la banque de données du Ministère algérien de la Défense Nationale, en particulier les images radar qui établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie ».

Deuxièmement, poursuit le ministère des Affaires étrangères, « il ne s’agit pas de la première violation par un drone malien de l’espace aérien de l’Algérie, mais bien de la troisième en l’espace de seulement quelques mois ».

Il précise que les deux premières violations sont « intervenues respectivement le 27 août 2024 et le 29 décembre 2024. Toutes les données se rapportant à ces violations sont disponibles dans la banque de données du ministère de la Défense Nationale. »

Troisièmement, précise encore le MAE, et « s’agissant de l’incident intervenu dans la nuit du 31 mars au 01 avril 2025, toutes les données disponibles dans la banque de données du Ministère algérien de la Défense Nationale, y compris les images radar, établissent qu’il y a eu violation de l’espace aérien de l’Algérie à minuit huit minutes sur une distance de 1,6 km. »

Le drone en question a, dans un « premier temps, violé l’espace aérien national, il s’est ensuite éloigné, avant d’y retourner en prenant une trajectoire offensive », ajoute le communiqué.

Quatrièmement, l’entrée du drone malien dans l’espace aérien algérien, son « éloignement, puis son retour offensif sur zone ont entraîné sa qualification de manœuvres d’hostilité caractérisée. Suite à cette qualification, le Commandement des Forces de Défense Aérienne de l’Algérie a ordonné sa destruction », détaille encore le communiqué.

Synthèse : Sid Ali

A propos LA NATION

Voir Aussi

Partenariat : l’Algérie et la Turquie renforcent leur alliance stratégique

•             Les échanges commerciaux ont atteint 6 milliards de dollars Les liens entre l’Algérie et …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *