
Le procureur de la République près le tribunal spécialisé dans les affaires de corruption financière et économique à Sidi M’hamed a requis 20 ans de prison ferme et une amende de 800 millions de DZD contre l’ex-ministre de l’Industrie, Abdel Salam Bouchouareb, avec la confirmation du mandat d’arrêt international à son encontre. Il a également demandé une amende de 32 millions de DZD contre sa société “Royal Arrival Corp”, dans le cadre d’une affaire de corruption liée à la création d’une société secrète en Suisse et à des comptes pour le blanchiment d’argent.
Le juge d’instruction de la première chambre de la juridiction concernée a renvoyé l’affaire le 16 décembre dernier, après que l’ex-ministre de l’Industrie, en fuite, ait été accusé de blanchiment d’argent en complicité avec des responsables d’entreprises turques, selon des informations transmises par les autorités judiciaires suisses en provenance du parquet de Genève.
Abdel Salam Bouchouareb avait créé une société secrète et un compte en Suisse pour le blanchiment d’argent, lui permettant de gérer ses comptes bancaires en Suisse. Il a ainsi fondé en 2015 une société offshore dénommée “Royal Arrival Corp” pendant qu’il faisait partie du gouvernement.
Selon les informations obtenues par “An-Nahar”, l’objectif de la société de Bouchouareb était de gérer l’argent qu’il avait transféré à l’étranger, d’une valeur estimée à environ 700.000 euros, transféré d’une banque au Luxembourg vers la Banque Nationale d’Abou Dhabi à Genève.
L’avocat de la trésorerie publique a, lors de sa plaidoirie, demandé une amende de 500 milliards de DZD, soulignant que les faits étaient bien établis à l’encontre des accusés avec des preuves et des indices.
L’ex-ministre Abdel Salam Bouchouareb, en fuite de la justice algérienne, se trouve actuellement en France, dans la région des Alpes-Maritimes (sud-ouest de la France). La justice algérienne a présenté à la justice française huit demandes d’extradition, dont trois pour poursuivre des enquêtes et cinq pour exécuter des peines de prison de 20 ans, ainsi que des amendes de plusieurs millions de dinars et la saisie de ses biens, en raison de charges de corruption, de favoritisme, de conflits d’intérêts et d’autres violations des finances publiques. Cependant, la justice française n’a pas encore accédé à ces demandes, invoquant la nécessité d’informations supplémentaires pour clarifier certaines questions juridiques.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait évoqué, dans une interview récente avec le journal français L’Opinion, une politique de deux poids, deux mesures concernant l’extradition des Algériens, soulignant le refus de la France de livrer des responsables algériens impliqués dans des affaires de corruption.
Ma B