Demain, le peuple algérien commémore le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Pendant sept ans et demi, le peuple a sacrifié plus d’un million et demi d’hommes, femmes et enfants pour le recouvrement de sa liberté.
Le 24 Juin 1954, 22 personnalités, dont la plupart militaient dans le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), se sont réunies dans une maison appartenant au militant « Lyes DERRICHE », située au « Clos Salembier », «El Madania actuellement, où l’idée de passer à l’action armée pour recouvrer la souveraineté du pays a été adoptée, ainsi que la nécessité d’adresser une déclaration, qui définit au Peuple Algérien la nouvelle organisation et les objectifs de la Révolution.
La mission d’organiser les opérations et de dessiner les contours de la guerre a été échouée à six militants. Il s’agit du groupé appelé, communément, groupe des six. Ainsi, Mohamed Bouadiaf, Larbi Ben M’hidi, Mustapha Benboulaid, Krim Belkacem, Didouche Mourad et Rabah Bitat, se sont réunis en toute discrétion le 23 octobre 1954, au domicile du moudjahid Mourad Boukechoura à Rais Hamidou (Alger). L’action des six a été soigneusement coordonnée avec la délégation de l’extérieur composée des militants, Mohamed Khider, Ahmed Ben Bella et Hocine Ait Ahmed.
La détermination des six chefs historiques a donné lieu au déclenchement de la guerre contre le colonialisme français sous un slogan unifié “Par le peuple et pour le peuple” et sous la direction du Front de libération nationale (FLN), voulant ainsi que cette guerre soit une révolution populaire sans dirigeant ni commandement individuel ni leadership partisan.
Des historiens ont évoqué les circonstances de la tenue de cette réunion marquée par une discrétion sans précédent avec, pour ordre du jour, la fixation de la date du déclenchement de la guerre de libération. D’ailleurs, la délégation extérieure de la révolution algérienne au Caire n’a été informée de cette date ni de la Déclaration du Premier Novembre qu’à la veille du déclenchement de la guerre, après le déplacement de Boudiaf en Egypte pour en informer Ahmed Ben Bella, Hocine Ait Ahmed et Mohamed Khider.
Parmi les résultats issus de cette réunion historique, la définition de la date et du mot d’ordre du déclenchement de la révolution à travers tout le territoire national outre la mise en place d’une carte militaire pour les sites de déploiement des forces françaises et l’adoption de la décentralisation dans la gestion de la révolution en accordant à toutes les région la liberté de gestion en fonction des spécificités de chaque région tout en accordant la priorité à l’intérieur sur l’extérieur.
Ils ont également convenu de la répartition de l’Algérie en six régions dirigées par, Mostefa Benboulaïd (1ère région – Aurès), Didouche Mourad (2ème région – Nord Constantinois), Krim Belkacem (3ème région – Kabylie), Rabah Bitat (4ème région – Centre) et Larbi Ben M’hidi (5e région – Ouest).
La désignation d’un commandement pour la région Sud a été reportée.
Ensuite, Mohamed Boudiaf rejoint le Caire en vue de prendre attache avec les membres de la délégation extérieure pour les informer des décisions prises et la diffusion de la Déclaration du 1er novembre sur les ondes de “Sawt El Arab”.
Parmi les décisions prises lors de la réunion figure également, l’attribution d’une appellation à la nouvelle organisation qui remplacera le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) à savoir, le Front de libération nationale (FLN) auquel il faut adhérer à titre individuel et non partisan. Ils ont convenu également d’appeler l’organe militaire du FLN ” Armée de libération nationale” (ALN).
R.N