Au lendemain du vote par le Conseil de sécurité d’une résolution sur le Sahara occidental, le diplomate et ancien ministre algérien Abdelaziz Rahabi a décortiqué le texte, dans un post publié dimanche sur sa page Fecebook et intitulée ‘’Conseil de sécurité : américains et français pour la légitimation de l‘occupation du Sahara Occidental’’. « Au Conseil de sécurité, les russes et les chinois n’ont pas pu assurer l’équilibre recherché pour le texte américain mais ils ont tenu à le faire vivement savoir en rappelant que le Sahara était un territoire non autonome – à la demande du Maroc en 1963 faut-il le préciser – et à condamner l’action unilatéraliste des USA qui ont cherché à se substituer au Conseil de sécurité », a-t-il, d’emblée, asséné. Selon lui, «la démarche des USA est destinée à leur assurer une hégémonie sur tout le processus de négociations qui risque d’être défavorable aux Sahraouis par le simple fait des privilèges accordés au Projet marocain». « Il risque d’être un des plus gros facteurs de blocage en raison du défaut de principe d’équité entre les deux parties», a-t-il prévenu. Ne mâchant pas ses mots, l’ancien diplomate n’a pas manqué de qualifier le plan marocain d’autonomie de «réflexe néocolonial ». «L’Autonomie sous la souveraineté du Maroc n’est pas uniquement un exercice lexical innovant en droit international mais un réflexe néocolonial avéré. Quelques pays européens poussés par les Américains n’ont pas franchi ce pas pour se substituer à la légalité internationale et disposer, comme au temps des colonies de la souveraineté des peuples », a-t-il asséné.
Rompu aux subtilités de la diplomatie, M.Rahabi a tenu à monter en épingle les modifications apporté au texte initial présenté par les Américains et qui était totalement déséquilibré en faveur des Marocains. «Grâce principalement à la Russie, la Chine et l’Algérie, il a été a introduit le principe du droit des Sahraouis à d’autodétermination. Ce principe onusien restitue à son statut réel ‘’le Plan d’autonomie marocain’’ élaboré par les français, actualisé par ses auteurs et destiné essentiellement à légitimer l’occupation du Sahara Occidental », a-t-il relevé.
Qu’en est-il de l’Algérie dans cette affaire ? «L’objectif des Occidentaux et principalement celui des USA est de’’ bilatéraliser’’ le conflit comme vient de le déclarer Steve Witkoff et de le réitérer dans le même l’esprit le 31 Octobre dernier , le Roi du Maroc dont le pays a délégué à quelques permanents le destin du Sahara Occidental », a-t-il expliué, avant de poursuivre : «La diplomatie transactionnelle, un des principaux leviers de l’action diplomatique du Président Trump ne correspond pas au socle doctrinal de notre diplomatie et de notre sécurité nationale pour lesquelles nous n’avons jamais sollicité de garanties étrangères contraignantes sous prétexte de pragmatisme fluctuant, contraignant et aliénant». Après avoir rappelé que « la mission du Conseil de sécurité est notamment est celle de recommander les solutions et procédures comme la négociation, la médiation ou l’arbitrage et non pas celle de s’accommoder du forcing membres permanents », l’ancien ministre de la Communication met en garde contre «un risque de glissement des prérogatives du Conseil de sécurité vers la soumission aux pouvoirs exorbitants des USA comme lors du vote contre l’Irak ou celui de la France contre la Libye».
Ali.C
LA NATION Quotidien National D'information