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Pétrole : vers un prix d’équilibre de 75 dollars

C’est un véritable suspense que fait planer le cours du pétrole sur les marchés. Après une bonne remontée au début de l’année suivie de quelques oscillations, le brut semble plafonner depuis un moment en bas de 70 dollars.

Hier, le cours du Brent pour livraison de juin s’est négocié à 66,37 dollars à Londres. Il est certainement appelé à fluctuer encore mais, sauf événement brusque, la tendance évoluera par gradation. Cette stabilité entre l’offre et la demande paraît satisfaire les pays producteurs qui ont convenu mardi dernier d’ouvrir le robinet de manière progressive et contrôlée. Ils vont donc augmenter un peu chaque mois leur production d’or noir à compter de mai avec 350.000 barils supplémentaire par jour, puis d’autant en juin et enfin de quelque 450.000 barils supplémentaires par jour en juillet. L’objectif étant d’arriver à la fin du semestre à un baril de 75 dollars.

Evidemment, les consommateurs sont également soulagés par cette décision qui les met à l’abri d’un retournement brusque du marché. La reprise observée en Chine et le gigantesque plan de relance décidé par le président américain Joe Biden augure effectivement de l’accroissement de la demande sur les hydrocarbures dont les prix seront également stimulés par la maîtrise de la pandémie Du Covid-19 et par le retour à l’activité de plusieurs secteurs, particulièrement le transport aérien et le tourisme.

Tout cela tient bien entendu à l’évolution de la crise sanitaire mais les progrès réalisés en matière de vaccination dans les pays développés font souffler un vent d’espoir sur la planète. Il est donc quasiment sûr que nous allons assister dès le milieu de 2021 à une relance qui ira crescendo dans la majeure partie des économies développées et donc à un besoin de consommer un peu plus de pétrole.

L’Algérie attend avec impatience le renflouement de ses caisses pour équilibrer son budget, envisager de nouveaux investissements et surtout calmer le front social qui est en ébullition depuis des années. Le chômage, la chute du dinar et son corolaire l’inflation ont mis à rude épreuve la résilience de la population.

Le pays demeure monoexportateur à hauteur de 98% d’hydrocarbures mais la manne du pétrole et du gaz n’est plus suffisante pour couvrir les besoins du pays et assurer en même temps son développement. Toutefois, il est clair qu’il faut attendre encore plusieurs années pour voir la structure de l’économie algérienne profondément changer. D’ici là, les autorités comme la population accordent une attention particulière sur le cours de l’or noir. Tout le monde sait que sans cette richesse le pays risque de sombres lendemains.

Mourad Fergad

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