• Les échanges commerciaux ont atteint 6 milliards de dollars
Les liens entre l’Algérie et la Turquie prennent un nouveau tournant. À l’occasion de la 3ᵉ session du Comité de planification algéro-turc, qui s’est tenue ce lundi à Alger, les responsables des deux pays ont affiché une volonté claire : celle de bâtir un partenariat solide, durable et étendu à tous les domaines.
Dans son discours d’ouverture, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a qualifié les relations algéro-turques de « globales et intégrées », insistant sur leur caractère historique et sur la complémentarité qui unit les deux nations. Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’une coopération entre gouvernements, mais d’un véritable pont entre deux peuples frères, fondé sur des intérêts communs et des objectifs partagés.
« Ces relations ne peuvent être réduites à des chiffres. Elles englobent la politique, l’économie, la culture, l’éducation et bien plus encore », a-t-il affirmé devant les représentants des deux pays.
Des échanges commerciaux en plein essor
Les résultats économiques parlent d’eux-mêmes : en 2023, le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie a atteint 6 milliards de dollars, un chiffre record dans l’histoire des relations bilatérales. Mais les deux pays ne comptent pas s’arrêter là. Les présidents Abdelmadjid Tebboune et Recep Tayyip Erdoğan ont fixé un nouvel objectif : atteindre les 10 milliards de dollars dans les années à venir.
Un cap ambitieux, mais réaliste selon les deux parties, tant les opportunités sont nombreuses. L’Algérie, riche en ressources naturelles et engagée dans une diversification de son économie, attire de plus en plus d’investisseurs étrangers. La Turquie, forte de son savoir-faire industriel, est déjà bien implantée sur le sol algérien, notamment dans les secteurs de la sidérurgie, du textile, de l’énergie, des travaux publics et plus récemment de l’agriculture saharienne.
Une présence turque en Algérie qui se consolide
Les investissements turcs en Algérie avoisinent déjà les 6 milliards de dollars, selon M. Attaf, qui s’est félicité des « succès partagés » dans plusieurs secteurs clés. Le ministre a également mis en lumière les perspectives prometteuses dans de nouveaux domaines comme les énergies renouvelables, l’industrie pharmaceutique ou encore la technologie.
Pour consolider cette présence, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a annoncé l’ouverture prochaine d’un consulat général de Turquie à Oran, une démarche qui s’inscrit dans la stratégie d’Ankara pour renforcer ses liens économiques et humains dans l’ouest algérien.
« L’Algérie est notre plus grand partenaire en Afrique », a-t-il déclaré, soulignant la place centrale qu’occupe le pays dans la politique étrangère turque sur le continent.
Coopération humaine : culture, éducation, santé
Au-delà de l’économie, les deux pays misent également sur le rapprochement humain et culturel. Des projets communs voient le jour dans l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, la santé, la culture et la jeunesse. Pour M. Attaf, ce sont ces domaines qui garantissent la pérennité de l’alliance entre Alger et Ankara.
« Le véritable indicateur de notre réussite réside dans la qualité du lien entre nos peuples », a-t-il affirmé.
Une vision commune sur les grands dossiers internationaux
Les ministres se sont également accordés sur la nécessité d’une coordination politique étroite, notamment face aux crises internationales. Ils ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la cause palestinienne, appelant à l’établissement d’un État indépendant avec Jérusalem pour capitale.
L’Algérie et la Turquie se sont engagées à continuer de promouvoir une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient, tout en respectant l’unité et la souveraineté des pays comme la Syrie et le Liban. Une position qui reflète les valeurs communes de non-ingérence, de dialogue et de respect du droit international.
Un partenariat en pleine expansion
Loin d’être une simple alliance conjoncturelle, le partenariat entre l’Algérie et la Turquie s’impose comme un modèle de coopération équilibrée et mutuellement bénéfique. Avec des échanges commerciaux florissants, des projets d’investissement ambitieux et une volonté partagée de rapprocher les peuples, les deux pays semblent bien décidés à construire ensemble un avenir durable.
Dans un monde en mutation rapide, cette relation stratégique apparaît comme une boussole de stabilité et d’amitié, sur laquelle les deux pays comptent s’appuyer pour affronter ensemble les défis à venir.
Synthèse : Ab.N