Accueil / Economie / London Stock Exchange veut racheter Refinitiv pour 27 milliards de dollars

London Stock Exchange veut racheter Refinitiv pour 27 milliards de dollars

London Stock Exchange

London Stock Exchange devrait annoncer dès cette semaine l’acquisition de Refinitiv, fournisseur
d’informations, de données et d’analyses au secteur financier, mais cette opération à 27 milliards de
dollars (24,2 milliards d’euros, dette incluse, risque de subir un long examen de la part des autorités
de la concurrence avant de pouvoir être finalisée, ont dit quatre sources à Reuters.

Le titre de l’opérateur de la Bourse de Londres bondissait de près 15% à 6.492 pence vers 12h25
GMT, après avoir touché un record de 6.562 pence, signant la deuxième forte hausse du Footsie, qui
prenait 1,8% à ce stade.
LSE a déclaré vendredi qu’il envisageait de racheter Refinitiv et de financer cette acquisition via une
émission de titres. Les actionnaires actuels de Refinitiv deviendraient actionnaires de LSE avec 37%
du capital et moins de 30% des droits de vote.
Refinitiv est contrôlé par le fonds américain Blackstone, qui a pris l’an dernier une participation de
55% dans cette ancienne division de Thomson Reuters dans le cadre d’une opération de 20 milliards
de dollars, dette comprise.
Les négociations sont à un stade avancé et Blackstone, LSE et Thomson Reuters sont globalement
d’accord sur les principaux éléments de la transaction, ont dit les sources.
Une annonce officielle pourrait intervenir à l’occasion de la présentation des résultats semestriels de
LSE, le 1er août, ont déclaré deux des sources.
Des représentants de Thomson Reuters, Refinitiv, Blackstone et LSE ont refusé de commenter.
Une telle fusion permettrait à LSE de développer fortement son activité de services financiers, sur
laquelle l’opérateur boursier tente de s’appuyer pour disposer d’une source plus stable de trésorerie
par rapport à ses autres activités de plate-forme d’échanges et de compensation.
INTÉRÊT STRATÉGIQUE
Pour aboutir, l’opération va toutefois devoir surmonter plusieurs écueils.
Les autorités de la concurrence en Europe et aux Etats-Unis devraient lancer un examen approfondi
susceptible de durer 18 mois, ont dit les sources.
L’Union européenne devrait ouvrir une enquête dite de phase II, réservée aux cas dans lesquels les
autorités craignent un impact majeur sur la concurrence, ont déclaré deux sources.
L’UE devrait notamment tenter de déterminer si l’opération affectera le prix des données financières,
a dit une source.
Blackstone et d’autres actionnaires de Refinitiv devront aussi faire face à plusieurs périodes
d’incessibilité de titres en fonction de la durée des enquêtes antitrust.
Trois sources proches du dossier ont dit à Reuters que Blackstone s’était lancé dans cette opération
après avoir attentivement soupesé les obstacles réglementaires et le risque de chute du cours de
Bourse de LSE en cas de Brexit sans accord en octobre.
Cette fusion présente un intérêt stratégique et ne se ferait pas sur un coup de tête, le fonds
américain ayant l’intention de continuer à investir dans la future entité pendant au moins trois à
quatre ans, ont dit ces sources.
Cette transaction avec LSE a été envisagée dès la finalisation de la prise de contrôle de Refinitiv en
octobre, a déclaré une source.

Si elle aboutit, Blackstone aura à peu près doublé la valeur de son investissement initial dans Refinitiv
en l’espace de neuf mois.
Il pourra ensuite réduire progressivement son exposition à LSE en vendant des titres à l’expiration
des différentes périodes d’incessibilité, ont dit les sources.
Selon une source, le conseil d’administration de Thomson Reuters a examiné ce projet et il y est
favorable.
Thomson Reuters a déclaré vendredi que l’accord sur la fourniture de contenus de Reuters News à
Refinitiv pour une durée de 30 ans, conclu lors de l’investissement de Blackstone, resterait valable en
cas d’opération avec LSE.
Blackstone a accepté l’an dernier de garantir à Thomson Reuters une hausse de sa participation dans
Refinitiv de 45% à 47,6% en cas de réalisation de certains objectifs, ont dit trois sources.
Ces objectifs ayant été atteints, selon ces mêmes sources, Thomson Reuters disposera d’une
participation de 15% dans LSE tandis que Blackstone et certains investisseurs minoritaires ayant
participé à la prise de contrôle de Refinitiv, comme l’Office d’investissement du régime de pensions
du Canada et le fonds souverain de Singapour (GIC), contrôleront pour leur part 22% de l’opérateur.
Goldman Sachs, Morgan Stanley et Robey Warshaw travaillent avec LSE, ont dit les sources.
Blackstone a chargé Evercore et Canson Capital Partners de négocier en son nom tandis que
Thomson Reuters est représenté par Guggenheim Securities, selon les sources.

A propos LA NATION

Voir Aussi

Les prix du pétrole peuvent atteindre de nouveaux sommets : la  politique payante de l’OPEP+

L’approche prudente et le suivi permanent de l’évolution du marché pétrolier permettront de maintenir le …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *