Le SMIG passe à 20.000 dinars…à compter du 1er juin prochain. La décision a été prise à l’issue du conseil des ministres de dimanche dernier, qui a aussi décidé de la suppression de l’IRG ( impôt sur le revenu global)sur les salaires égaux ou inférieurs à 30.000 dinars.
Ces mesures combleront-elles le fossé gigantesque qui sépare le salaire des citoyens du coût des dépenses liées à leur…vie mensuelle ?
Les spécialistes et experts n’en sont pas convaincus, et d’aucuns estiment que le salaire adéquat pour une famille de 5 personnes ( le couple et ses 3 enfants) ,doit être au moins de 50.000 dinars.
Les mêmes experts estiment que le salaire minimum de l’algérien est le plus bas du bassin méditerranéen. A titre d’illustration , il faut 6 minutes de travail pour une baguette de pain pour un smicard algérien, et 15 minutes pour un sachet de lait contre respectivement, 1 et 6 minutes, pour un habitant de la rive nord de la Méditerranée. Le fait que tout le salaire va dans les dépenses alimentaires, peut suggérer que le salarié est dans une situation de quasi-pauvreté, concluent les experts !
Quid du loyer, de l’habillement, de l’équité salariale, des dépenses médicales, toujours indexées sur la nomenclature de 1987, et qui représentent moins de 5% des dépenses réelles des patients?
20.000 dinars…ou quand le salaire minimum s’effrite sur le quotidien d’une gymnastique par laquelle il est impossible d’échapper à la mouise ambiante.
Ah le salaire de naguère…qui menait jusqu’au 30 d’avant la fracture ! Quel évanescent souvenir !
Finis les rêves de vacances, de restos en famille, de voiture à changer, de nippes à renouveler.
L’heure est à la survie en milieu haut…style de déprime. Et haut…de gammes stressantes.
Ce n’est plus un réajustement du SMIC qu’il faut, mais un salaire rebouteux…qui s’essaiera à réparer des fractures, qu’aucun accident, à part la dèche, ne peut occasionner.
SMIC…made in bladi : herse de lettres silex…qui impriment Solitude, Mouis, Ilote, Culbute.
Le salaire minimum à 20.000 dinars : C’était valable avant le big-bang de nos illusions. Plus maintenant. Car il s’est définitivement mué en salaire de la peur.
