Malgré des moyens jamais déployés jusque là, la campagne de vaccination baptisée «Big day» entamée le 4 septembre et qui s’étalera jusqu’au 11 du même mois, les algériens semblent dans leur ensemble, réticents à s’y prêter à cette campagne, pourtant si importante dans le processus de lutte contre la pandémie Covid 19.
Les causes? Une communication officielle en dents de scie? Une appréhension de l’homo-algérianus due au fatalisme séculaire qui se traduit par… «ce qui est écrit arrive»? Allusion à l’inéluctabilité du destin?
Au vu des premiers mouvements de foule, vers les centres de vaccinations, on peut dire que ce n’est pas la foule.
Désintérêt total à Chlef , des centres de vaccinations quasi déserts à Sidi bel Abbés, l’opération marque le pas à Jijel, a dit la presse.
A ce rythme, on n’est pas du tout sûr d’atteindre l’objectif des 70% d’algériens vaccinés, et in extenso l’immunité collective, disent les spécialistes de la santé.
Bienvenue en Numidie moderne, ultra branchée sur internet et tapageuse Facebook…mais qui privilégie encore les concoctions du Zaatar( thym) et du Chih( armoise) pour combattre les maladies voire les pandémies. Et qui préfère toujours la décoction maraboutique à la prévention médicale.
Mentalité herborisée et vaccination anti-Covid …Atmosphère presque taoïste, d’un mouvement contraire à la perception de la vie dans sa quotidienneté scientifique et médicale.
Les anti-vaccins sont partout…mais sont encore plus tenaces chez nous. Avec une diversité des postures à nulle autre pareille.
Certains réfutent même l’idée qu’une pandémie Covid existe. Difficile dans ces conditions de mener une campagne de vaccination…qui se voit d’emblée clouée au pilori d’une ignorance savante.
Pour ce faire, doit- on revenir au cours élémentaires ou d’initiations, pour vulgariser la chose, à des populaces qui croient mordicus, qu’un «Harz» est plus efficace qu’un médicament, et qu’un clou de girofle est plus efficace qu’un antibiotique ou un vaccin ?
«Big day», a dit le ministre de la santé avec pour objectif 70% d’algériens vaccinés.
Difficile tâche – dans une contrée très potion magique contre le cancer et très talisman contre le mauvais œil – in situ dans un système de santé sclérosé par 60 ans de placébos politiques.
