Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée dimanche dernier, l’importance de la rationalisation de la consommation des différentes formes d’énergie. Il a appelé à «adopter une nouvelle méthode de régulation et de gestion, fondée sur des études approfondies susceptibles de nous offrir des solutions intégrées pour préserver l’énergie et l’exploiter dans le développement des différentes industries, tout en investissant dans les énergies nouvelles telles que l’hydrogène vert et l’énergie solaire, car l’Algérie dispose de grandes potentialités dans ce domaine ».
Le président de la République a également exhorté le gouvernement à «établir une vision globale à court, moyen et long terme, de manière scientifique et réfléchie, afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens en matière de consommation d’énergie, en augmentant les investissements énergétiques et en luttant contre le gaspillage sous toutes ses formes».
En janvier dernier, l’Autorité de régulation des hydrocarbures a indiqué que la consommation nationale de produits pétroliers a augmenté en 2024, passant de 4,7 % en 2023, où 10 millions et 380 000 tonnes de gasoil ont été consommées, à 5 % en 2024, avec une consommation de 10 millions et 900 000 tonnes.
La consommation d’essence a également augmenté, atteignant 3 millions et 360 000 tonnes en 2023, contre 3 millions et 570 000 tonnes en 2024, soit une hausse de 6 %, en précisant que l’Algérie n’a pas importé cette matière depuis quatre ans.
Quant au GPL, dont la consommation a fortement augmenté, elle est passée de 1 million et 740 000 tonnes en 2023 à 1 million et 800 000 tonnes en 2024, soit une hausse de 4 %. En revanche, la consommation de butane et propane a diminué, passant de 1 million et 290 000 tonnes en 2023 à 270 000 tonnes en 2024, soit une baisse de 1,5 %. La consommation de carburant maritime et aérien a atteint 1 million de tonnes, avec une augmentation de 7 %.
La demande locale en électricité a également augmenté de 5,4 % l’année dernière (2024), atteignant des niveaux historiques pendant l’été, avec un record de plus de 19 gigawatts le 17 juillet dernier.
L’Agence internationale de l’énergie a prévu une croissance continue de la demande en électricité en Algérie, à un taux moyen de 5,2 % par an, jusqu’en 2027, soulignant que l’Algérie pourra répondre à cette demande croissante grâce à l’exploitation de nouvelles centrales et à l’amélioration du réseau électrique.
Selon les observateurs, bien que le gaz naturel reste la principale source de production d’électricité, les énergies renouvelables devraient jouer un rôle plus important dans les années à venir, soutenues par les projets d’énergie solaire lancés l’année dernière.
La majorité du mix énergétique pour la production d’électricité en Algérie provient du gaz naturel, représentant près de 99 %, tandis que les énergies renouvelables restent inférieures à 1 %.
La capacité actuelle des énergies renouvelables en Algérie est inférieure à 600 mégawatts, mais le pays prévoit de produire environ 15 gigawatts d’énergies renouvelables d’ici 2035. Il est prévu une nette augmentation de la production d’énergie renouvelable dans les années à venir, pour répondre à la demande, soutenue par le lancement des projets solaires. La production d’électricité à partir de l’énergie solaire devrait augmenter de 22 % par an jusqu’en 2027, contre 13 % en 2024.
Le ministère de l’Énergie et des Mines a publié, en novembre dernier, un décret fixant le seuil de consommation annuelle de gaz naturel pour la négociation de son prix à l’échelle nationale.
Selon le décret signé par le ministre Mohamed Arkab et publié au Journal officiel n° 74, en vigueur depuis janvier dernier, la négociation des prix du gaz se fait librement. Trois seuils sont appliqués progressivement entre 2025 et 2029. La négociation des prix s’applique si la consommation du client dépasse ou égale 200 millions de mètres cubes pour la période 2025-2026. Ce seuil sera réduit à 100 millions de mètres cubes pour la période 2027-2028, avant de descendre à 40 millions de mètres cubes à partir de 2029.
Le gouvernement insiste sur sa volonté de protéger le pouvoir d’achat des citoyens et précise que cette mesure ne concernera pas les ménages et les petites entreprises. Selon les chiffres, la consommation moyenne d’un ménage en gaz est de 13 000 mètres cubes par an, pouvant doubler dans les régions froides, mais elle ne dépassera pas le seuil minimum de 40 millions de mètres cubes.
Le gouvernement souligne que l’objectif de cette mesure représente une transition progressive dans la stratégie de soutien à l’énergie, visant à rationaliser la consommation locale et gérer les ressources en gaz tout en maintenant le soutien aux catégories sociales les plus vulnérables.
Mah. B
LA NATION Quotidien National D'information