Le patron de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, et son vis-à-vis européen, Kaja Kallas, ont passé en revue, ce mercredi à Bruxelles, les différents aspects des relations de coopération et de coordination unissant l’Algérie et l’Union européenne (UE), dans la perspective de réactiver les mécanismes institutionnels encadrant le partenariat algéro-européen.
Le projet de révision de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE marqué depuis sa signature par un grand déséquilibre en faveur de la partie européenne est sur de bons rails. Pour cause, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf et la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas ont abordé le sujet, lors d’un entretien qu’ils ont eus, hier à Bruxelles, en marge des travaux de la 3e réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE). «Les deux parties ont également évoqué la révision de l’accord d’association ente l’Algérie et l’Union européenne, permettant de conférer à ce partenariat l’équilibre escompté, notamment dans son volet économique”, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Les entretiens ont permis également de “passer en revue les différents aspects des relations de coopération et de coordination unissant l’Algérie et l’Union européenne (UE), dans la perspective de réactiver les mécanismes institutionnels encadrant le partenariat algéro-européen”, a précise la même source. Les deux responsables ont, en outre, profité de l’occasion pour échanger les vues et les analyses sur nombre de questions d’actualité, en tête desquelles, les développements de la situation en Libye, pays frère, en particulier, et les tensions dans la région du Sahel, en général”, a-t-on ajouté.
En janvier dernier, le président de la République avait affirmé que la révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE «s’impose au regard de la réalité économique actuelle». Il avait tenu à préciser que cette demande algérienne ne résulte pas «d’un conflit » mais a pour objectif de «soutenir les bonnes relations entre l’Algérie et l’UE en tant que partenaire économique sur la base du principe gagnant-gagnant». L’argument avancé alors par le chef de l’Etat : «l’accord avec l’UE a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui», avait-il soutenu.
Il faut dire que la partie européenne n’a pas montré d’opposition à réviser l’accord qui la lie à l’Algérie. Mi-février dernier, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Algérie, Diego Mellado Pascua, s’était dit d’ « accord » avec le président Tebboune au motif que « «le contexte a évolué». «Le monde change, il est indispensable de s’adapter», a ajouté le diplomate européen, soulignant la nécessité que de « revisiter » le partenariat entre l’Algérie et l’UE et que l’accord soit d’un «intérêt mutuel».
Par ailleurs, M.Attaf a souligné, dans son intervention lors du panel de discussion consacré à la « paix, la sécurité et la gouvernance », tenu dans le cadre de la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine et de l’Union européenne, l’importance d’établir un partenariat efficace entre l’Union africaine et l’Union européenne, basé sur le principe des « solutions africaines aux problèmes africains », avec l’appui des partenaires engagés à accompagner le continent dans la gestion des défis actuels. Il a évoqué « trois facteurs graves qui façonnent aujourd’hui le paysage africain en matière de paix et de sécurité », à savoir la multiplication des foyers de tension, de crises et de conflits simultanément, le terrorisme qui est devenu la première menace à la paix et à la sécurité en Afrique et, enfin, la faiblesse de la diplomatie collective.
Et au patron de la diplomatie algérienne d’ affirmer que l’Algérie « croit fermement en la nécessité urgente de revitaliser notre partenariat », soulignant « le besoin d’un partenariat efficace fondé sur le principe des solutions africaines aux problèmes africains, avec le soutien de nos amis et partenaires engagés à aider l’Afrique à surmonter les défis auxquels elle est confrontée, et à réaliser les aspirations que nous partageons tous».
Ali.C