Après l’attaque au couteau de Mulhouse et les déclarations incendiaires du ministre français de l’intérieur contre l’Algérie appelant, encore une fois, engager un «rapport de force» avec l’Algérie, le gouvernement de François Bayrou semble s’engager, tête baissée, dans la direction suivie par l’extrême droite. C’est un véritable ralliement.
C’est dans ce sens que la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a laissé entendre hier que le nombre de visas délivrés aux ressortissants algériens sera réduit.
S’exprimant sur RTL, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a évoqué des mesures de rétorsion à prendre à l’égard de l’Algérie, dont la réduction du nombre de visas.
Sophie Primas ne cache pas le fait que, même le centriste Bayrou prône la fermeté tout en jouant l’équilibriste. Le Premier ministre « est sur une ligne qui est une ligne de fermeté », mais il n’est « pas plutôt Retailleau ». « C’est un équilibre entre les deux, c’est le principe du centrisme », a-t-elle dit.
La porte-parole a reconnu que les relations diplomatiques avec l’Algérie sont actuellement « très difficiles », ajoutant qu’il y a « un certain nombre de mesures qui pourraient être prises ».
« On n’est pas obligé d’avoir des visas en quantité aussi importante », a-t-elle indiqué, évoquant aussi la possibilité de « cibler un certain nombre de personnes qui sont importantes dans les relations et ne plus leur donner de visas ».
Ces deux mesures pourraient être annoncées officiellement à l’issue d’un Conseil interministériel prévu mercredi 26 février et qui sera consacré au contrôle de l’immigration. Ce Conseil concernera aussi « d’autres pays avec lesquels (la France) a des problèmes de retour » de leurs ressortissants expulsables.
Interrogée si la suppression de l’accord de 1968 fait partie des mesures envisagées, la porte-parole du gouvernement français a répondu que « tous ces éléments-là sont des éléments de la relation qui sont sur la table », ajoutant qu’elle n’était pas en mesure de dire si cet accord « y est particulièrement ».
Sophie Primas a, par ailleurs, appelé à ne pas se focaliser uniquement sur l’Algérie. « On parle beaucoup de l’Algérie, j’avais dit qu’il y a d’autres pays avec lesquels on a des problèmes de retour. Il y a une énorme communauté française qui est d’origine algérienne. Il ne faut pas qu’il y ait de confusion et cette espèce de focalisation sur l’Algérie. Il faut faire aussi attention de ne pas tout mélanger », a-t-elle dit.
Évoquant la dualité du discours au sein du gouvernement sur cette question des relations avec l’Algérie, Sophie Primas a indiqué que « c’est au Premier ministre de trancher ».
« Jean-Noël Barrot est un diplomate, Bruno Retailleau est un ministre de l’Intérieur. Donc forcément, les visions qu’ils ont les uns les autres sont différentes et c’est au Premier ministre qu’il reviendra de trancher », a-t-elle estimé.
Sid Ali
LA NATION Quotidien National D'information