Alger appelle au retrait des forces étrangères de Libye

Ramtane Lamamra a, lors d’un entretien avec un média russe, réaffirmé les positions immuables de l’Algérie sur divers dossiers concernant sa région, en premier lieu la Libye. Ces propos ont clarifié les choses avant la tenue prochaine du Sommet arabe prévu à Alger.

Le chef de la diplomatie algérienne a conditionné la réussite des prochaines élections en Libye par le retrait des forces étrangères, y compris les mercenaires. “Nous souhaitons faire sortir ces forces de la Libye pour s’assurer que les élections se déroulent sans influence étrangère et que la Libye jouisse de son indépendance et sa souveraineté”, a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à l’agence russe “Sputnik”.

Il a toutefois précisé que le retrait doit se faire “de manière organisée et sous une supervision internationale” pour ne pas impacter la stabilité des pays voisins. “Nous ne souhaitons pas que les tensions en Libye passent à d’autres pays comme ce fut le cas au Tchad”, a-t-il ajouté.

Quant au paysage libyen, Lamamra a fait savoir que la réunion des pays du voisinage libyen tenue à Alger était réussie sur tous les plans. A ce propos, il a indiqué que les réunions consacrées à la Libye se sont multipliées au cours des dernières années en Europe et dans les régions arabes suivant un agenda bien tracé et que la crise libyenne figurait à l’ordre du jour de chacune de ces rencontres”.

“La réunion des pays du voisinage avait eu lieu pour écouter l’avis du gouvernement libyen frère et conjuguer les efforts en appui au gouvernement d’Union nationale”, a-t-il soutenu.

“La réunion d’Alger est intervenue sur la base des positions claires adoptées par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune vis-à-vis de la Libye”, a-t-il précisé.

“Le Président de la République avait insisté sur plusieurs points concernant la crise libyenne, notamment que Tripoli est une ligne rouge à ne pas franchir et que l’Algérie ne ménagera aucun effort pour soutenir le peuple libyen frère”, a rappelé Lamamra. Et d’ajouter : “le Président de la République est soucieux de préserver la sécurité et l’intégrité de Tripoli ainsi que l’indépendance de la Libye et la capacité du peuple libyen à assumer ses responsabilités, tout en cherchant des solutions libyennes aux problèmes libyens sans aucune ingérence, ni influence étrangère”.

Relance de l’initiative arabe de paix

Lamamra a également tenu à réaffirmer les positions de l’Algérie, avant le prochain sommet arabe prévu à Alger, sur différents dossiers de la grande région à laquelle appartient l’Algérie. Ainsi, sur la question palestinienne, il a indiqué “que le droit à l’autodétermination du peuple palestinien vient en tête des priorités, d’autant plus qu’il faudra aussitôt surmonter la faible position arabe vis-à-vis de cette question pour pouvoir retrouver la faculté d’influer sur le déroulement des choses”  

Il a, en outre, souligné que l’initiative arabe de paix était le dernier engagement politique et dernier ralliement arabe à une idée objective et positive. Il a en sens plaidé pour sa relance après réorganisation de l’initiative et préconisé son placement en tête des priorités.

Pour ce qui est du paysage politique tunisien, le ministre a déclaré “l’Algérie et la Tunisie sont intimement liées et leur sécurité et stabilité sont interdépendantes”.

Concernant la médiation de l’Algérie dans le dossier du Barrage de la Renaissance, le chef des AE a fait savoir que “les pays concernés ont accueilli favorablement les bons offices de l’Algérie, à savoir sa diplomatie apaisante”, saluant, par la même, “la pleine confiance des trois parties (l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan) en l’Algérie”. 

Synthèse : Ali Younsi-Massi