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Campagne de vaccination : des professionnels de santé s’interrogent

La campagne de vaccination en Algérie est à l’arrêt. Il se passe rien depuis des semaines. Les autorités sanitaires (ministère de la santé, comité scientifique du suivie de l’épidémie…) observent le silence. Aucune information sur l’arrivage des vaccins.

Dans une déclaration au site d’information électronique TSA, Le chef du service d’oncologie au CPMC du CHU Mustapha, le Pr Kamel Bouzid a dénoncé la manière avec laquelle les autorités sanitaires gèrent la campagne de vaccination.

 «Dans son bilan quotidien (évolution des chiffres des contaminations, décès, guérison…), le ministère de la Santé doit dire combien de personnes se sont fait vacciner », réclame le professeur.

Pointant du doigt le manque de transparence il ajoute : « On connaît le nombre d’Anglais, de Français et de Marocains vaccinés, et nous, on ne le sait toujours pas ».

Le Dr Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses de l’EPH Boufarik, relève, de son côté, ce manque de transparence C’est ce « manque de transparence ». « Depuis le début, ce qu’on reproche (aux autorités sanitaires) c’est moins le problème du manque de vaccins que la communication. Il n’est pas normal qu’on ne communique pas », fustige le Dr Yousfi.

Les deux spécialistes se sont interrogés, par ailleurs, sur ces milliers de doses de vaccins annoncées pompeusement par les autorités sanitaires, mais qui n’arrivent

« Il y a quinze jours on annonçait un lot de 700.000 doses, mais qui ne sont jamais arrivées », s’étonne-t-il. « On en est resté à 300 000 doses composées de 50 000 du vaccin russe Spoutnik V, 50 000 d’AstraZeneca et le don chinois de 200 000 doses », rappelle-t-il.

Pour le Pr Kamel Bouzid, les autorités sanitaires ont fait une erreur stratégique en comptant trop longtemps sur le système Covax qui a promis mont et merveille. Or ce système a prouvé ses limites.

 « Il a fallu l’intervention du président de la République, fin décembre 2020, pour qu’on ait le premier lot de Spoutnik V dès la fin janvier 2021. Les techniciens en charge (approvisionnements et achats des vaccins, ndlr) n’ont finalement pas été très réactifs », ajoute t-il.

Boualem Douadji

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