L’hôpital Slim Zemirli s’est constitué partie civile dans cette affaire et a réclamé une indemnité de 100 000 dinars pour le préjudice subi. Le représentant légal du Trésor public s’est également constitué partie civile, réclamant un dinar symbolique à titre de réparation.
Le tribunal d’El Harrach a condamné, ce dimanche, l’infirmière de l’hôpital Slim Zemirli connue sous les initiales “B.L.” ayant diffusée sur Tiktok sociaux une vidéo de la préparation d’une dépouille mortuaire avant son transfert à la morgue, à une peine de trois mois de prison avec sursis et une amende de 20 000 dinars, a rapporté le site d’Ennahar. Le tribunal l’a également condamnée à verser une indemnité de 100 000 dinars à la partie civile représentée par l’hôpital Slim Zemirli, ainsi qu’un dinar symbolique au représentant légal du Trésor public.
Le ministère public s’est saisi de l’affaire suite à une plainte déposée par l’hôpital Slim Zemirli, après la large diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo qui avait provoqué une vive polémique sur les réseaux sociaux. De nombreux commentaires ont critiqué l’atteinte à la dignité du défunt, la violation du secret professionnel et les manquements à la déontologie de la profession infirmière.
Le ministère de la Santé avait publié un communiqué officiel condamnant fermement ces agissements qu’il a qualifiés d’inhumains, contraires aux valeurs humaines et religieuses, ainsi qu’aux principes fondamentaux de la profession infirmière et à la noble mission du secteur de la santé.
L’infirmière de 24 ans avait été suspendue de ses fonctions, puis convoquée pour enquête par les services de sécurité. Elle a ensuite été présentée devant le procureur de la République près le tribunal d’El Harrach, qui a ordonné sa comparution immédiate pour atteinte à la dignité du défunt, conformément au Code pénal.
Lors de son procès, l’infirmière “K.L.” a nié les accusations d’atteinte à la dignité du défunt. Elle a déclaré travailler depuis 4 ans à l’hôpital Slim Zemirli. Concernant la vidéo, elle a précisé qu’elle l’avait filmée en janvier 2025 mais qu’elle ne l’avait pas publiée publiquement : elle l’avait partagée uniquement avec un groupe d’amis sur TikTok, dans le but de sensibiliser sur la mort soudaine. À la question du tribunal de savoir si elle avait obtenu l’autorisation de l’hôpital pour filmer ou diffuser la vidéo, elle a répondu que non, mais que la prise de vidéo avait été spontanée.
La défense a souligné la bonne foi de sa cliente et son objectif de sensibilisation. Elle a affirmé que l’accusée est victime d’un emballement médiatique et d’une mauvaise compréhension de son geste, commis par ignorance. Elle a également soutenu que l’accusation fondée sur l’article 151 du Code pénal, qui concerne les atteintes à la dignité des morts dans les cimetières ou lieux de sépulture, ne s’applique pas à cette affaire, car les conditions de cette infraction ne sont pas réunies. Aussi, elle a plaidé l’acquittement pur et simple de sa cliente.
L’hôpital Slim Zemirli s’est constitué partie civile dans cette affaire et a réclamé une indemnité de 100 000 dinars pour le préjudice subi. Le représentant légal du Trésor public s’est également constitué partie civile, réclamant un dinar symbolique à titre de réparation.
Quant au procureur de la République, il a requis une peine de deux ans de prison ferme assortie d’une amende de 50 000 dinars à l’encontre de l’accusée, avant que le tribunal ne prononce la peine susmentionnée.
Ali.C